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Sélections des Comités de lecture
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
La vie bercée [texte imprimé] / Hélène Dorion, Auteur ; Janice Nadeau, Illustrateur . - Montréal (Québec) (400, avenue Atlantic, Bureau 404, H2V 1A5, Canada) : Les 400 coups, 2022 . - 58 ; 24,5 x 26,5 cm. - (Carré Blanc) . ISBN : 978-2-89815-062-3 : 15 €
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Très bon livre
Alix DE ROUX
L'adulte que je suis a été très touchée par cet album. L'illustration de la première double page montre un enfant dans le ventre de sa mère. Il est permis d'imaginer qu'une mère enceinte évoque pour son enfant qu'elle berce dans son ventre en se balançant dans un rocking chair ce que sera sa vie. Le texte est écrit à la 2ème personne du singulier, au futur. L'adresse à un "nous" dans le premier paragraphe instaure une complicité avec le lecteur. Le texte est disposé sur la page comme autant de poèmes au rythme envoûtant qui évoquent les grandes périodes de la vie : joies et ruptures, peurs et rencontres amoureuses, relations familiales. Les mots sont justes et bien trouvés, d'une haute qualité littéraire. On retrouve des références à des textes bien connus, comme Le Petit Prince.
L'émotion qui s'en ressent est d'autant plus puissante que le texte est servi par de magnifiques illustrations à l'aquarelle, dans une belle unité de tons, aux formats très variés. Sur chacune des illustrations, on voit le même personnage féminin, à différents moments de sa vie. Les figures symboliques sont nombreuses : le bateau, l'arbre, la porte, la pelote de laine. Elles invitent au déchiffrement et à l'interprétation.
Une seule lecture de cet album ne suffit pas à en épuiser la richesse. On a envie d'y revenir, d'en apprendre certains passages.
Cet album parlera à des enfants, à des adolescents ou à des adultes.
Il est intéressant de constater que ce genre s'adresse à un lectorat de plus en plus large. Ce livre en est la preuve.
L'émotion qui s'en ressent est d'autant plus puissante que le texte est servi par de magnifiques illustrations à l'aquarelle, dans une belle unité de tons, aux formats très variés. Sur chacune des illustrations, on voit le même personnage féminin, à différents moments de sa vie. Les figures symboliques sont nombreuses : le bateau, l'arbre, la porte, la pelote de laine. Elles invitent au déchiffrement et à l'interprétation.
Une seule lecture de cet album ne suffit pas à en épuiser la richesse. On a envie d'y revenir, d'en apprendre certains passages.
Cet album parlera à des enfants, à des adolescents ou à des adultes.
Il est intéressant de constater que ce genre s'adresse à un lectorat de plus en plus large. Ce livre en est la preuve.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Ma grand-mère = Mi abuela tiene n leon [texte imprimé] / Maria Elina, Auteur ; Maria Elina, Illustrateur . - Lille (105 Rue de Prague, 59777) : Obriart Editions, 2022 . - 44 ; 20 x 26 cm. ISBN : 979-10-95135-45-6 : 18 € Langues originales : Espagnol (spa)
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Très bon livre
Françoise VIDEGRAIN
Un petit garçon rend visite à sa grand-mère mais sa maman l'a prévenu : « grand-mère est devenue bizarre ». Effectivement, l'aïeule commence par l'appeler Charlie alors que lui, c'est Léon. Autre surprise, elle qui n'a jamais aimé se salir est assise dans le jardin à trier des graines, les mains dans la boue. Malgré cela, le petit garçon n'est pas perturbé et c'est avec complicité qu'il partage cette journée avec sa grand-mère.
Maria Elina évoque la perte de mémoire chez les personnes âgées avec beaucoup de délicatesse. Les illustrations, en double page à l'encre, dans les tons pastel contribuent à la douceur et à la sérénité qui en émanent. On s'attache à cette grand-mère dessinée dans des postures enfantines, légère, souriante, insouciante, heureuse. L'amour et la complicité qui l'unissent à son petit fils sont palpables.
Loin d'être choqué, le petit Léon accueille sa grand-mère avec son regard d'enfant et partage volontiers ses nouvelles lubies et ses confidences sur sa jeunesse. L'enfant entre tout naturellement dans le monde de sa grand-mère qui raconte qu'elle était reine d'un palais de 120 chambres habitées par 120 chats, qu'elle a beaucoup voyagé avec ses assistants et a aussi été propriétaire d'un lion... Tout semble tellement naturel que ses confusions passent au second plan. Pas de tristesse ni de peur juste une belle compréhension, un partage de souvenirs et l'envie de revenir.
Maria Elina évoque la perte de mémoire chez les personnes âgées avec beaucoup de délicatesse. Les illustrations, en double page à l'encre, dans les tons pastel contribuent à la douceur et à la sérénité qui en émanent. On s'attache à cette grand-mère dessinée dans des postures enfantines, légère, souriante, insouciante, heureuse. L'amour et la complicité qui l'unissent à son petit fils sont palpables.
Loin d'être choqué, le petit Léon accueille sa grand-mère avec son regard d'enfant et partage volontiers ses nouvelles lubies et ses confidences sur sa jeunesse. L'enfant entre tout naturellement dans le monde de sa grand-mère qui raconte qu'elle était reine d'un palais de 120 chambres habitées par 120 chats, qu'elle a beaucoup voyagé avec ses assistants et a aussi été propriétaire d'un lion... Tout semble tellement naturel que ses confusions passent au second plan. Pas de tristesse ni de peur juste une belle compréhension, un partage de souvenirs et l'envie de revenir.
Rosemonde, 1. Tu parles d'un prénom ! [texte imprimé] / Didier Lévy, Auteur ; Ronan Badel, Illustrateur . - Paris (22 rue Huyghens, 75014, France) : Albin Michel Jeunesse, 2022 . - 40 ; 19,5 x 22,5 cm. ISBN : 978-2-226-45973-2 : 9,90 €
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Très bon livre
Dominique BERQUET
Rosemonde ne supporte plus son prénom ! Ses parents ont vraiment eu une drôle d'idée de choisir ce prénom de mémère ! C'est décidé, elle va changer de prénom, et ce n'est pas parce qu'elle a reçu un colis à son nom qu'elle va changer d'avis. Accompagnée de Charlus, son chien parlant, elle part à la poste, bien décidée à rendre ce paquet ; chemin faisant, sa détermination fléchit, elle aimerait bien l'ouvrir, ce colis...
Premier épisode des aventures de Rosemonde et Charlus : le moins qu'on puisse dire, c'est que la fillette a du caractère ! Il suffit de regarder les différentes expressions croquées par Ronan Badel : agacement, colère, malice se succèdent sur son visage. Mais le plus drôle, c'est Charlus, sorte de double, il calque toutes ses attitudes sur celles de Rosemonde puis, un peu opportuniste, il essaie de récupérer son prénom, il a toujours rêvé d'avoir un prénom composé, c'est tellement plus chic ! Les illustrations pastel et quelques esquisses au crayon noir font ressortir la chevelure flamboyante de l'héroïne, véritable reflet de sa personnalité.
Une histoire drôle qui s'adresse à tous ceux qui n'aiment pas leur prénom. Prochaines aventures à suivre !
Premier épisode des aventures de Rosemonde et Charlus : le moins qu'on puisse dire, c'est que la fillette a du caractère ! Il suffit de regarder les différentes expressions croquées par Ronan Badel : agacement, colère, malice se succèdent sur son visage. Mais le plus drôle, c'est Charlus, sorte de double, il calque toutes ses attitudes sur celles de Rosemonde puis, un peu opportuniste, il essaie de récupérer son prénom, il a toujours rêvé d'avoir un prénom composé, c'est tellement plus chic ! Les illustrations pastel et quelques esquisses au crayon noir font ressortir la chevelure flamboyante de l'héroïne, véritable reflet de sa personnalité.
Une histoire drôle qui s'adresse à tous ceux qui n'aiment pas leur prénom. Prochaines aventures à suivre !
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Le bourgeois gentilhomme [texte imprimé] / Molière, Auteur ; Astrid Chauvineau, Auteur ; Bérengère Delaporte, Illustrateur . - Paris cedex 13 (87 quai Panhard et Levassor, 75 647) : Flammarion, 2022 . - 96 ; 17 x 22 cm. ISBN : 978-2-08-026035-2 : 13,90 €
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Coup de coeur
Clara NICOLIER
Comment adapter Molière pour les enfants tout en gardant l'essence même du texte ? C'est à cette tâche difficile qu'ont répondu avec une grande délicatesse Astrid Chavineau et Bérangère Delaporte dans l'adaptation du Bourgeois Gentilhomme pour enfants de 8 ans et plus. Cette adaptation reprend l'intrigue initiale : Monsieur Jourdain, un bourgeois, tente de se faire passer pour plus riche et plus éduqué qu'il ne l'est réellement et souhaite obtenir le titre de gentilhomme.
Tous les personnages traditionnels sont là, des maîtres de musique, d'armes, de philosophie et de danse en passant par Lucile, la fille de Monsieur Jourdain, ou encore Cléonte, son amant. Le texte reprend les mots de Molière tout en les expliquant grâce aux illustrations et à un petit chat qui commente le texte tout le long. Certaines scènes sont résumées en quelques phrases. La dernière partie du livre, nommée « En coulisse », apporte des informations factuelles sur Molière, les personnages illustres du XVIIe siècle ou encore le vocabulaire propre au théâtre.
Cette adaptation est très réussie grâce à son rythme. En effet, seuls certains passages sont sélectionnés et très bien expliqués. Les illustrations, ainsi que les remarques du chat sur les côtés, permettent non seulement d'aider à la compréhension, mais en plus de maintenir un rythme très dynamique et plein d'humour. Le choix de garder les mots de Molière était très risqué mais permet de véritablement profiter de l'intrigue et apporte le rire. Les dessins sont simples et très colorés pour se concentrer sur l'essentiel et rappellent l'aspect vivant et visuel du théâtre.
Cet ouvrage est une très bonne approche du théâtre et plus particulièrement de Molière pour les enfants, les adolescents ou même les adultes ayant un mauvais souvenir de ce dernier. Il est idéal pour découvrir ou redécouvrir ce classique du théâtre. Un coup de coeur !
Tous les personnages traditionnels sont là, des maîtres de musique, d'armes, de philosophie et de danse en passant par Lucile, la fille de Monsieur Jourdain, ou encore Cléonte, son amant. Le texte reprend les mots de Molière tout en les expliquant grâce aux illustrations et à un petit chat qui commente le texte tout le long. Certaines scènes sont résumées en quelques phrases. La dernière partie du livre, nommée « En coulisse », apporte des informations factuelles sur Molière, les personnages illustres du XVIIe siècle ou encore le vocabulaire propre au théâtre.
Cette adaptation est très réussie grâce à son rythme. En effet, seuls certains passages sont sélectionnés et très bien expliqués. Les illustrations, ainsi que les remarques du chat sur les côtés, permettent non seulement d'aider à la compréhension, mais en plus de maintenir un rythme très dynamique et plein d'humour. Le choix de garder les mots de Molière était très risqué mais permet de véritablement profiter de l'intrigue et apporte le rire. Les dessins sont simples et très colorés pour se concentrer sur l'essentiel et rappellent l'aspect vivant et visuel du théâtre.
Cet ouvrage est une très bonne approche du théâtre et plus particulièrement de Molière pour les enfants, les adolescents ou même les adultes ayant un mauvais souvenir de ce dernier. Il est idéal pour découvrir ou redécouvrir ce classique du théâtre. Un coup de coeur !
Encore un jeudi [texte imprimé] / Laura Bellini, Auteur ; Laura Bellini, Illustrateur ; Gaëlle Meguerdidjian, Traducteur . - Le Puy-en-Velay (35 boulevard Carnot, 43000, France) : Atelier du poisson soluble, 2022 . - 72 ; 23 x 33 cm. ISBN : 978-2-35871-165-4 : 22 € Langues originales : Italien (ita)
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Coup de coeur
Céline BROCHARD PERRIN
Timmi a emprunté un livre à la bibliothèque de l'école et doit le raconter. Or il ne l'a pas lu, donc il est angoissé car il ne sait pas comment s'y prendre pour le raconter avec son propre langage. Où chercher le langage ?! Puis il ose ouvrir l'ouvrage qui s'avère être un livre-jeu. On plonge avec Timmi dans l'univers si particulier des insectes, un peu comme si on plongeait dans un tableau aux illustrations colorées, certaines crayonnées, d'autres peintes. Une planche présente le titre et la légende de la planche suivante. Quand Timmi ouvre son livre, il en oublie tout le reste, le stress du matin, les frites à la cantine... Il s'immerge dans les tableaux, observe les dessins et a une idée : il ajoute la partie manquante à ce livre. Les papillons de son angoisse se sont envolés !
Dans cet album grand format, les pages font alterner : d'une part, les illustrations crayonnées en bleu qui racontent le quotidien de Timmi et accompagnent le texte, d'une façon expressive et humoristique; d'autre part, les illustrations du livre-jeu qui apparaissent sur un papier vieilli, fourmillent de détails, ressemblent à des tableaux impressionnistes : un régal pour les yeux !
Un album qui évoque les émotions difficiles à exprimer, telles que la peur, l'angoisse, la culpabilité...
Dans cet album grand format, les pages font alterner : d'une part, les illustrations crayonnées en bleu qui racontent le quotidien de Timmi et accompagnent le texte, d'une façon expressive et humoristique; d'autre part, les illustrations du livre-jeu qui apparaissent sur un papier vieilli, fourmillent de détails, ressemblent à des tableaux impressionnistes : un régal pour les yeux !
Un album qui évoque les émotions difficiles à exprimer, telles que la peur, l'angoisse, la culpabilité...
Au fond de ta poche [texte imprimé] / Hervé Eparvier, Auteur ; Frédéric Benaglia ![]() ISBN : 978-2-344-04587-9 : 12,50 €
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Très bon livre
Alix DE ROUX
Un homme tient un caillou dans sa main et il annonce : « J'aimerais être un caillou ». Il explique ensuite toutes les qualités du caillou : c'est éternel, c'est utile, c'est sympa, ça réchauffe. Mais ces qualités ne sont pas les raisons pour lesquelles il aimerait devenir un caillou. Ce qui lui fait émettre ce souhait, c'est qu'il pourrait rester dans la poche de sa fille, la rassurer et lui dire, à toute heure, son amour.
Les illustrations, en pleine page, à fond perdu, laissent voir un trait de pinceau dynamique et joyeux, un peu hâtif. Les couleurs, chaleureuses et douces, se répondent d'une page à l'autre. Sur chaque double page, on repère le caillou, un caillou avec un visage qui exprime des émotions. Le texte, sobre, est porté par ces images qui suggèrent encore plus qu'elles ne disent, avec une grande tendresse.
Un album délicat et fin qui permet d'aborder la question de la peur de l'abandon ou celle des relations entre parents et enfants.
Les illustrations, en pleine page, à fond perdu, laissent voir un trait de pinceau dynamique et joyeux, un peu hâtif. Les couleurs, chaleureuses et douces, se répondent d'une page à l'autre. Sur chaque double page, on repère le caillou, un caillou avec un visage qui exprime des émotions. Le texte, sobre, est porté par ces images qui suggèrent encore plus qu'elles ne disent, avec une grande tendresse.
Un album délicat et fin qui permet d'aborder la question de la peur de l'abandon ou celle des relations entre parents et enfants.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Je n'ai pas trahi [texte imprimé] / Frédéric Couderc, Auteur . - Paris (12, avenue d’Italie, 75013) : Pocket Jeunesse, 2022 . - 352 ; 11 x 17,5 cm. ISBN : 978-2-266-32685-8 : 7,70 €
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Très bon livre
Marie-Paule DESSAIVRE
Bien que la quatrième de couverture n'évoque que le personnage de Luna, lycéenne du début du XXIe siècle à Ajaccio, le texte s'ouvre sur l'histoire de Salomon en 1942 dans la même ville. Alors âgé de 14 ans, le garçon voit un trio de soldats d'occupation italiens s'introduire dans l'atelier de son père, un tailleur juif et provoquer sa soeur Francette, de deux ans son aînée. L'incident tourne au drame, car Francette est renversée par une moto alors qu'elle tente de fuir et elle meurt.
Ce n'est qu'après ce prologue que le lecteur fait la connaissance de Luna, qui a emménagé depuis peu dans un petit village près d'Ajaccio avec sa mère Garance, suite à la séparation de ses parents. La jeune fille se sent très seule, et se plonge avec passion dans un travail historique pour participer au concours national de la Résistance. Outre le sort des Juifs de Corse, elle découvre ce qui est arrivé à certaines femmes accusées de trahison pour avoir aimé un soldat d'occupation : sa grand-mère elle-même aurait-elle été tondue au moment de la libération ?
Majid Tazi est un autre personnage qui joue un rôle important dans le récit : lycéen, camarade de classe de Luna, il se fait appeler Matteo, désireux de cacher son origine marocaine. Pourtant, il se fait agresser un jour en ville pour avoir modifié un tag "Arabi fora" en "Arabi gloria" et n'est sauvé que par l'intervention d'un vieux qui semble avoir de l'ascendant sur l'agresseur raciste. Or, quelques jours plus tard, Matteo et Luna sont témoins d'un guet-apens meurtrier auquel cet agresseur participe. Hésitant à fournir un portrait-robot à la police, Matteo contacte le vieux qui l'avait protégé.
Grâce à cette intrigue savamment construite, l'auteur fait s'entremêler les problèmes de violence (et de rejet des immigrés) dans la Corse contemporaine avec l'histoire de cette île pendant la Seconde Guerre mondiale, car il s'avère que les différents protagonistes sont liés d'une manière ou d'une autre.
Le texte est bâti sur une alternance entre l'époque actuelle et l'époque historique, en donnant toujours une vraie épaisseur aux personnages. On y découvre un pan d'Histoire assez méconnu et c'est bien intéressant.
Ce n'est qu'après ce prologue que le lecteur fait la connaissance de Luna, qui a emménagé depuis peu dans un petit village près d'Ajaccio avec sa mère Garance, suite à la séparation de ses parents. La jeune fille se sent très seule, et se plonge avec passion dans un travail historique pour participer au concours national de la Résistance. Outre le sort des Juifs de Corse, elle découvre ce qui est arrivé à certaines femmes accusées de trahison pour avoir aimé un soldat d'occupation : sa grand-mère elle-même aurait-elle été tondue au moment de la libération ?
Majid Tazi est un autre personnage qui joue un rôle important dans le récit : lycéen, camarade de classe de Luna, il se fait appeler Matteo, désireux de cacher son origine marocaine. Pourtant, il se fait agresser un jour en ville pour avoir modifié un tag "Arabi fora" en "Arabi gloria" et n'est sauvé que par l'intervention d'un vieux qui semble avoir de l'ascendant sur l'agresseur raciste. Or, quelques jours plus tard, Matteo et Luna sont témoins d'un guet-apens meurtrier auquel cet agresseur participe. Hésitant à fournir un portrait-robot à la police, Matteo contacte le vieux qui l'avait protégé.
Grâce à cette intrigue savamment construite, l'auteur fait s'entremêler les problèmes de violence (et de rejet des immigrés) dans la Corse contemporaine avec l'histoire de cette île pendant la Seconde Guerre mondiale, car il s'avère que les différents protagonistes sont liés d'une manière ou d'une autre.
Le texte est bâti sur une alternance entre l'époque actuelle et l'époque historique, en donnant toujours une vraie épaisseur aux personnages. On y découvre un pan d'Histoire assez méconnu et c'est bien intéressant.
Mon bel assassin [texte imprimé] / Charlotte Erlih, Auteur . - Paris Cedex 13 (25, Avenue Pierre de Coubertin, 75211) : Nathan Jeunesse, 2022 . - 60 ; 14 x 21 cm. - (Court toujours) . ISBN : 978-2-09-249243-7 : 8 €
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Déroutant
Marianne GUERRAND
Mon bel assassin est à lire et à apprécier comme un extrait de journal intime déclamé par une jeune militante écologiste qui parcourt le monde à la rencontre de politiciens, experts et associations. Elle raconte la dureté de la mission qu'elle s'est fixée (ouvrir les yeux du monde entier et provoquer les changements nécessaires) quitte à passer à côté de sa vie d'adolescente avec l'intensité des émois amoureux et amicaux qu'on lui connaît. Elle ne sait pas prendre le sujet à la légère, elle ne sait pas non plus mettre son combat de côté le temps de rire de tout et de rien. Elle n'est pas comprise dans sa famille et passe pour celle qui annonce un peu trop souvent la fin du monde.
Et dans le même temps, elle est acclamée par des milliers de gens pour ses discours, ses lectures très sérieuses d'études et sa conviction qu'il faut agir très rapidement. Suite à un rendez-vous en Espagne, au lieu de rentrer chez elle en avion par un vol de 4h, elle emprunte bus et trains pour un voyage de 3 jours et reste totalement inflexible : il faut arrêter de prendre l'avion quand on peut faire autrement. Et on le peut apparemment toujours.
La voilà donc dans un bus de nuit, seule, fatiguée et oppressée par sa lutte constante quand elle rencontre un autre être humain qui, fait très surprenant alors qu'on la voit dans tous les médias, ne la reconnaît pas. Il est en fait atteint de prosopagnosie, trouble qui empêche de reconnaître les visages. Tout s'explique. Les voilà qui commencent une discussion banale, lui, racontant le but de son voyage, elle, s'inventant une identité pour ne pas dire qui elle est vraiment. Sauf que voilà, à force d'être en guerre constante et de subir de nombreux harcèlements sur les réseaux sociaux, l'être humain lui fait très peur. Elle s'imagine le plus terrible car cela fait trop longtemps qu'il ne lui est rien arrivé de beau. Comment serait-ce possible de toute façon vu le désastre climatique actuel ?
Charlotte Erlih dresse le portrait d'une adolescence engagée à corps et à cris, qui fait forcément penser à la suédoise Greta Thunberg et dont on imagine volontiers qu'elle a des pensées similaires. Au début, les phrases sont courtes, percutantes, bourrées de colère et d'amertume. Puis l'adolescente baisse les armes, s'autorise un dialogue simple et sans bataille avant de se méfier et revenir à l'attaque. C'est une grande enfant au final qui a trop conscience des risques pour l'avenir de sa planète, et qui a depuis longtemps décidé que sa vie serait mise de côté pour défendre l'urgence.
Ce roman court de 64 pages publié dans la très belle collection Court toujours pourrait se déclamer à voix haute tant chaque mot claque et sonne juste. C'est puissant et sec. C'est aussi dur et violent, lourd de sens mais sans jamais vouloir nous faire la morale.
Et dans le même temps, elle est acclamée par des milliers de gens pour ses discours, ses lectures très sérieuses d'études et sa conviction qu'il faut agir très rapidement. Suite à un rendez-vous en Espagne, au lieu de rentrer chez elle en avion par un vol de 4h, elle emprunte bus et trains pour un voyage de 3 jours et reste totalement inflexible : il faut arrêter de prendre l'avion quand on peut faire autrement. Et on le peut apparemment toujours.
La voilà donc dans un bus de nuit, seule, fatiguée et oppressée par sa lutte constante quand elle rencontre un autre être humain qui, fait très surprenant alors qu'on la voit dans tous les médias, ne la reconnaît pas. Il est en fait atteint de prosopagnosie, trouble qui empêche de reconnaître les visages. Tout s'explique. Les voilà qui commencent une discussion banale, lui, racontant le but de son voyage, elle, s'inventant une identité pour ne pas dire qui elle est vraiment. Sauf que voilà, à force d'être en guerre constante et de subir de nombreux harcèlements sur les réseaux sociaux, l'être humain lui fait très peur. Elle s'imagine le plus terrible car cela fait trop longtemps qu'il ne lui est rien arrivé de beau. Comment serait-ce possible de toute façon vu le désastre climatique actuel ?
Charlotte Erlih dresse le portrait d'une adolescence engagée à corps et à cris, qui fait forcément penser à la suédoise Greta Thunberg et dont on imagine volontiers qu'elle a des pensées similaires. Au début, les phrases sont courtes, percutantes, bourrées de colère et d'amertume. Puis l'adolescente baisse les armes, s'autorise un dialogue simple et sans bataille avant de se méfier et revenir à l'attaque. C'est une grande enfant au final qui a trop conscience des risques pour l'avenir de sa planète, et qui a depuis longtemps décidé que sa vie serait mise de côté pour défendre l'urgence.
Ce roman court de 64 pages publié dans la très belle collection Court toujours pourrait se déclamer à voix haute tant chaque mot claque et sonne juste. C'est puissant et sec. C'est aussi dur et violent, lourd de sens mais sans jamais vouloir nous faire la morale.
La promesse de Clémence [texte imprimé] / Jeanne Taboni Misérazzi, Auteur . - Paris (36-38 rue blomet, 75015) : Oskar jeunesse, 2022 . - 370 ; 13 x 21 cm. - (La vie) . ISBN : 979-10-214-0758-9 : 19,95 €
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Martine GERARD
Clémence est une jeune écolière corse dans les années 1930. Elle vit à la campagne dans la ferme familiale avec ses parents, ses deux soeurs plus âgées et son petit frère. Après le décès de sa mère, Clémence ne sait pas si son père acceptera qu'elle passe le certificat d'études et poursuive au cours complémentaire. L'école est un luxe dont les deux aînées n'ont pas profité et le travail à la ferme exige des bras. Grâce à l'insistance de son institutrice et à ses bons résultats, Clémence voit son voeu se réaliser. Elle se promet de tout faire pour réussir et devenir institutrice tout en assurant sa part de travail et la gestion de son petit frère. Mais en 1939, le monde s'assombrit...
Une jolie chronique paysanne racontée par Clémence. On suit le destin de cette jeune fille et de sa famille. La guerre vient compliquer la vie laborieuse de ces paysans corses.
Lecture très agréable où les sentiments très pudiques sont bien analysés.
Une jolie chronique paysanne racontée par Clémence. On suit le destin de cette jeune fille et de sa famille. La guerre vient compliquer la vie laborieuse de ces paysans corses.
Lecture très agréable où les sentiments très pudiques sont bien analysés.