Un pont entre nous / Bill Konigsberg
Un pont entre nous = The bridge [texte imprimé] / Bill Konigsberg, Auteur ; Caroline Bouet, Traducteur . - Paris (12, avenue d’Italie, 75013) : Pocket Jeunesse, 2022 . - 528 ; 14 x 22,5 cm. ISBN : 978-2-266-31562-3 : 18,90 €
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Très bon livre
Marie-Paule DESSAIVRE
Lorsqu'Aaron et Tillie, 17 ans tous les deux, se voient près de la rambarde, sur le pont George Washington, à New-York, le 17 avril à 15h54, ils ne se connaissent pas. Ils se regardent de loin; ils sont tous les deux prêts à sauter dans l'Hudson. Que va-t-il se passer ?
L'auteur imagine, à partir de cette situation de départ, quatre scénarios différents. Dans le premier, seule Tillie saute et Aaron rentre chez lui où il retrouve son père auquel il ne raconte rien. Pourtant ce père serait prêt à l'écouter et à lui venir en aide. Le jeune homme va de plus en plus mal, au point de se retrouver paralysé par une crise de catatonie à la fin d'un cours. Après avoir été hospitalisé, il commence un traitement qui l'entraîne vers une crise maniaque, suivie d'une rechute dans la dépression. On lui explique qu'il est probablement bipolaire. Pendant ce temps-là, la famille adoptive de Tillie s'effondre, sous le choc du deuil, tandis que Molly, sa camarade de lycée culpabilise pour avoir posté une video la ridiculisant.
Dans le deuxième scénario, c'est Aaron qui saute et Tillie qui survit. Le père d'Aaron est effondré. Tillie essaie de régler ses problèmes avec le garçon qui lui a brisé le coeur, qui s'avère être homosexuel, effrayé par la crainte d'être rejeté par sa mère. Elle se confronte aussi à Molly, qui avait été sa meilleure amie en 6e. Mais c'est avec son père adoptif que les relations sont les plus difficiles...
Dans le troisième récit, les deux jeunes sautent. L'auteur explore les effets de l'événement sur leur entourage, au fil du temps, montrant à quel point c'est dévastateur pour les proches, et démontrant conjointement combien chacun d'eux comptait pour les autres.
Dans la quatrième version, aucun des deux ne saute. Au moment critique, ils se parlent et se sauvent l'un l'autre. L'histoire continue ainsi, ils se soutiennent réciproquement pour faire face à leur dépression, à leur traitement et pour trouver comment renouer avec les personnes qui ont pu les blesser. Malgré tous les obstacles, toutes les difficultés, l'issue est optimiste.
Bien que le sujet soit difficile, délicat à traiter, Bill Konigsberg s'en sort remarquablement bien. Le premier récit plonge le lecteur dans la vie d'Aaron et montre le terrible deuil de la famille de Tillie avec sensibilité. Chacun des scénarios réussit ensuite à varier suffisamment pour maintenir l'intérêt, seul le troisième est plus difficile à suivre car on ne s'y retrouve pas toujours dans les personnages qui apparaissent des années après l'événement. L'impression qui se dégage de l'ensemble correspond bien à ce que, dans une note finale, l'auteur précise de ses intentions : "Lorsque nous parlons du suicide, nous devons prendre garde à ne pas le rendre séduisant. A ne pas créer de fantasmes ni de pensée magique au sujet du suicide en le présentant en quelque sorte comme une réponse aux difficultés des gens."
Si le thème du suicide est central, il se développe en intégrant d'autres problématiques, comme l'homosexualité, l'adoption ou le harcèlement sous toutes ses formes.
Pour les plus grands.
L'auteur imagine, à partir de cette situation de départ, quatre scénarios différents. Dans le premier, seule Tillie saute et Aaron rentre chez lui où il retrouve son père auquel il ne raconte rien. Pourtant ce père serait prêt à l'écouter et à lui venir en aide. Le jeune homme va de plus en plus mal, au point de se retrouver paralysé par une crise de catatonie à la fin d'un cours. Après avoir été hospitalisé, il commence un traitement qui l'entraîne vers une crise maniaque, suivie d'une rechute dans la dépression. On lui explique qu'il est probablement bipolaire. Pendant ce temps-là, la famille adoptive de Tillie s'effondre, sous le choc du deuil, tandis que Molly, sa camarade de lycée culpabilise pour avoir posté une video la ridiculisant.
Dans le deuxième scénario, c'est Aaron qui saute et Tillie qui survit. Le père d'Aaron est effondré. Tillie essaie de régler ses problèmes avec le garçon qui lui a brisé le coeur, qui s'avère être homosexuel, effrayé par la crainte d'être rejeté par sa mère. Elle se confronte aussi à Molly, qui avait été sa meilleure amie en 6e. Mais c'est avec son père adoptif que les relations sont les plus difficiles...
Dans le troisième récit, les deux jeunes sautent. L'auteur explore les effets de l'événement sur leur entourage, au fil du temps, montrant à quel point c'est dévastateur pour les proches, et démontrant conjointement combien chacun d'eux comptait pour les autres.
Dans la quatrième version, aucun des deux ne saute. Au moment critique, ils se parlent et se sauvent l'un l'autre. L'histoire continue ainsi, ils se soutiennent réciproquement pour faire face à leur dépression, à leur traitement et pour trouver comment renouer avec les personnes qui ont pu les blesser. Malgré tous les obstacles, toutes les difficultés, l'issue est optimiste.
Bien que le sujet soit difficile, délicat à traiter, Bill Konigsberg s'en sort remarquablement bien. Le premier récit plonge le lecteur dans la vie d'Aaron et montre le terrible deuil de la famille de Tillie avec sensibilité. Chacun des scénarios réussit ensuite à varier suffisamment pour maintenir l'intérêt, seul le troisième est plus difficile à suivre car on ne s'y retrouve pas toujours dans les personnages qui apparaissent des années après l'événement. L'impression qui se dégage de l'ensemble correspond bien à ce que, dans une note finale, l'auteur précise de ses intentions : "Lorsque nous parlons du suicide, nous devons prendre garde à ne pas le rendre séduisant. A ne pas créer de fantasmes ni de pensée magique au sujet du suicide en le présentant en quelque sorte comme une réponse aux difficultés des gens."
Si le thème du suicide est central, il se développe en intégrant d'autres problématiques, comme l'homosexualité, l'adoption ou le harcèlement sous toutes ses formes.
Pour les plus grands.