

Il a beaucoup souffert Lucifer [texte imprimé] / Antonio Carmona, Auteur . - Montreuil (20 rue Voltaire, 93100) : Ed. théâtrales, 2020 . - 62 ; 12 x 17 cm. ISBN : 978-2-84260-832-3 : 8 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Marie-Aline KOWALSKI
Luan, orphelin de dix ans, élevé par sa mamie inconsolable, tente de s'abriter sous son armure. En effet, il est devenu le souffre-douleur de sa classe de CM2.
La cabale menée par Gabriel, son ancien meilleur ami, prend des formes de plus en plus féroces. Rebaptisé Lucifer, le garçon ne trouve aucun secours auprès d'une institutrice égocentrique, voire mégalomane. Mais la roue tourne le jour du spectacle de fin d'année, où Lucifer doit lire sa rédaction-punition à haute voix devant parents et enfants réunis. Là, il dit pourquoi l'école le fait tant souffrir, provoquant une colère salvatrice chez sa grand-mère qui met adultes et enfants face à leurs responsabilités, stoppant le cycle infernal du harcèlement.
Cette pièce de théâtre met en scène un harcèlement, à la fois par les yeux et les mots de la victime et par ceux de ses bourreaux. Par un vocabulaire étudié et des situations cyniques ou criantes de réalisme, le lecteur assiste impuissant au calvaire de Luan.
L'auteur présente, dans les trois dernières pages de l'ouvrage, sa démarche créative : à la fois teintée d'imaginaire enfantin et de crainte d'adulte. Il se situe à la frontière entre le besoin de rêver et la rudesse d'une réalité où il faut prendre place.
Les sphères rouges sur fond blanc de la couverture, mises en perspective avec le nom Lucifer, évoquent les globules sanguins, ceux qui vont s'échapper de façon plus ou moins symboliques des blessures occasionnées par les protagonistes, évoquant un suintement lent et néanmoins douloureux. Cela donne le ton.
Une écriture délicate et non stigmatisante, qui illustre une question grave, sans perdre la fraîcheur de l'enfance, et donne ainsi à voir une réparation possible... à condition de repérer les maux.
La cabale menée par Gabriel, son ancien meilleur ami, prend des formes de plus en plus féroces. Rebaptisé Lucifer, le garçon ne trouve aucun secours auprès d'une institutrice égocentrique, voire mégalomane. Mais la roue tourne le jour du spectacle de fin d'année, où Lucifer doit lire sa rédaction-punition à haute voix devant parents et enfants réunis. Là, il dit pourquoi l'école le fait tant souffrir, provoquant une colère salvatrice chez sa grand-mère qui met adultes et enfants face à leurs responsabilités, stoppant le cycle infernal du harcèlement.
Cette pièce de théâtre met en scène un harcèlement, à la fois par les yeux et les mots de la victime et par ceux de ses bourreaux. Par un vocabulaire étudié et des situations cyniques ou criantes de réalisme, le lecteur assiste impuissant au calvaire de Luan.
L'auteur présente, dans les trois dernières pages de l'ouvrage, sa démarche créative : à la fois teintée d'imaginaire enfantin et de crainte d'adulte. Il se situe à la frontière entre le besoin de rêver et la rudesse d'une réalité où il faut prendre place.
Les sphères rouges sur fond blanc de la couverture, mises en perspective avec le nom Lucifer, évoquent les globules sanguins, ceux qui vont s'échapper de façon plus ou moins symboliques des blessures occasionnées par les protagonistes, évoquant un suintement lent et néanmoins douloureux. Cela donne le ton.
Une écriture délicate et non stigmatisante, qui illustre une question grave, sans perdre la fraîcheur de l'enfance, et donne ainsi à voir une réparation possible... à condition de repérer les maux.