Les chroniques de l'érable et du cerisier, 1. Le masque de Nô / Camille Monceaux
Les chroniques de l'érable et du cerisier, 1. Le masque de Nô [texte imprimé] / Camille Monceaux, Auteur . - Paris cedex 07 (5, rue Sébastien-Bottin, 75328) : Gallimard, 2020 . - 416 ; 15,5 x 22,5 cm. ISBN : 978-2-07-512697-7 : 20,50 €
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Coup de coeur
Anne THOUZEAU
Ichirô a à peine 2 ans lorsqu'il est recueilli par un samouraï qui vit reclus, en compagnie de sa gouvernante, la vieille Oba, dans la montagne. Le garçon grandit entouré de l'affection de ces deux adultes et en harmonie avec la nature qui l'entoure. Un peu avant ses 7 ans, le maître décide de lui apprendre la Voix du sabre et le garçon se révèle doué.
Mais leur vie tranquille est bouleversée par la mort d'Oba, puis par l'irruption du passé du maître. Le legs d'un sabre entraîne en effet la mort de ce dernier. Ichirô a une douzaine d'années quand il se retrouve seul, poursuivi par les sbires du tyran qui gouverne le pays. Il se réfugie dans les rues d'Edo, espérant se venger du samouraï qui a tué son maître. Mais la vie est rude pour les orphelins et pour tous les êtres sans protection. Le garçon ne doit son salut qu'à l'empathie d'un jeune poète et dramaturge, Daichi, qui va l'aider à trouver un emploi. En découvrant le théâtre kabuki, Ichirô pénètre dans un monde nouveau propice aux rencontres...
Plongeant le lecteur dans le Japon du XVIIe, l'écriture exigeante de Camille Monceaux fait la part belle aux descriptions. Les mots y dessinent des paysages montagnards, des vallées, des courettes reposantes et des ruelles insalubres. Lenteur et poésie s'allient pour dire les émotions, les paysages et pour décrire les premières années de vie de son jeune héros. Ce rythme tranquille plonge le lecteur dans une atmosphère très particulière : à son tour, il voit, entend et ressent la solitude, l'ascèse et, surtout, le lien particulier avec la nature environnante et respectée. Puis, au moment où Ichirô débute sa fuite, le rythme se précipite et les rebondissements se font plus nombreux.
L'importante documentation historique qui étaye le roman transparaît dans la description des us et coutumes, des habits, des scènes de théâtre, de la religion mais aussi dans les descriptions souvent difficiles des conditions de vie des orphelins dans les rues de la capitale. En s'intéressant à la condition des plus faibles : femmes, enfants, comédiennes et apprentis, Camille Monceaux propose un récit fort, partisan, qui met en lumière des personnes déconsidérées. Ses héros, denses et complexes, sont ô combien attachants et les différents liens qui les unissent tissent un univers riche et chaleureux que l'on quitte à regret.
L'autrice donne également une place toute particulière aux histoires et à la transmission littéraire, primordiales dans la relation entre Ichirô et Oba, car ce sera aussi grâce à elles que le jeune homme rencontrera l'énigmatique Hiinahime.
Vivement le deuxième tome de cette trilogie qui s'annonce d'ores et déjà incontournable !
Mais leur vie tranquille est bouleversée par la mort d'Oba, puis par l'irruption du passé du maître. Le legs d'un sabre entraîne en effet la mort de ce dernier. Ichirô a une douzaine d'années quand il se retrouve seul, poursuivi par les sbires du tyran qui gouverne le pays. Il se réfugie dans les rues d'Edo, espérant se venger du samouraï qui a tué son maître. Mais la vie est rude pour les orphelins et pour tous les êtres sans protection. Le garçon ne doit son salut qu'à l'empathie d'un jeune poète et dramaturge, Daichi, qui va l'aider à trouver un emploi. En découvrant le théâtre kabuki, Ichirô pénètre dans un monde nouveau propice aux rencontres...
Plongeant le lecteur dans le Japon du XVIIe, l'écriture exigeante de Camille Monceaux fait la part belle aux descriptions. Les mots y dessinent des paysages montagnards, des vallées, des courettes reposantes et des ruelles insalubres. Lenteur et poésie s'allient pour dire les émotions, les paysages et pour décrire les premières années de vie de son jeune héros. Ce rythme tranquille plonge le lecteur dans une atmosphère très particulière : à son tour, il voit, entend et ressent la solitude, l'ascèse et, surtout, le lien particulier avec la nature environnante et respectée. Puis, au moment où Ichirô débute sa fuite, le rythme se précipite et les rebondissements se font plus nombreux.
L'importante documentation historique qui étaye le roman transparaît dans la description des us et coutumes, des habits, des scènes de théâtre, de la religion mais aussi dans les descriptions souvent difficiles des conditions de vie des orphelins dans les rues de la capitale. En s'intéressant à la condition des plus faibles : femmes, enfants, comédiennes et apprentis, Camille Monceaux propose un récit fort, partisan, qui met en lumière des personnes déconsidérées. Ses héros, denses et complexes, sont ô combien attachants et les différents liens qui les unissent tissent un univers riche et chaleureux que l'on quitte à regret.
L'autrice donne également une place toute particulière aux histoires et à la transmission littéraire, primordiales dans la relation entre Ichirô et Oba, car ce sera aussi grâce à elles que le jeune homme rencontrera l'énigmatique Hiinahime.
Vivement le deuxième tome de cette trilogie qui s'annonce d'ores et déjà incontournable !