Nez d'Argent / Rose-Claire Labalestra
Nez d'Argent [texte imprimé] / Rose-Claire Labalestra, Auteur ; Juan Bernabeu, Illustrateur . - Nîmes (2 impasse des Soucis, 30000) : Lirabelle, 2017 . - 56 ; 24,5 x 30,2 cm. ISBN : 978-2-35878-195-4 : 19 €
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Coup de coeur
Claude DUPONT
Pour cette variante du conte-type 311-312 « Barbe-Bleue », la « conteuse » indique, à la fin de l'album, qu'elle s'est inspirée d'une version du Sud du Piémont.
Plus proche de L'Oiseau d'Ourdi des Grimm que du récit de Perrault (le seul à ne pas être sous-titré conte), cette version est une variante « christianisée » où Barbe-Bleue est le Diable et la pièce interdite, l'Enfer.
Le récit est très proche de celui qu'en donnait Italo Calvino dans ses Contes populaires italiens dont Rose-Claire Labalestra reprend fidèlement la trame, voire certains détails, comme la rose, l'oeillet et la fleur de jasmin que le Diable dépose successivement sur la tête de chacune des trois lavandières, comme preuves de la transgression. Si certains détails sont éliminés, comme les conseils donnés par la cadette à ses soeurs pour leur « retour », d'autres sont développés, comme les trésors qui feront le bonheur de la famille ou créés comme le final triplement matrimonial (façon Perrault). Une formulette de clôture confirme la dimension orale d'un récit qui, selon la conteuse, a voulu jouer des contrastes.
Les illustrations, très maîtrisées de Juan Bernabeu, jouent sur une palette restreinte de couleurs un peu oniriques (rouge sombre, vert bronze, bleu nuit et noir) et sur des formes à la fois souples et raides. Les personnages, saisis dans des cadrages très variés, évoluent dans un décor déserté ou juste suggéré par un dessin d'architecture japonisante ou classique, comme la porte de l'Enfer qui renvoie aussi bien à celle de Rodin qu'à celle de l'ascenseur sanglant de Shining... un ensemble inquiétant à l'image du conte qui voit pourtant le Diable berné par la plus jeune des trois filles.
Un album original pour une version rare.
Plus proche de L'Oiseau d'Ourdi des Grimm que du récit de Perrault (le seul à ne pas être sous-titré conte), cette version est une variante « christianisée » où Barbe-Bleue est le Diable et la pièce interdite, l'Enfer.
Le récit est très proche de celui qu'en donnait Italo Calvino dans ses Contes populaires italiens dont Rose-Claire Labalestra reprend fidèlement la trame, voire certains détails, comme la rose, l'oeillet et la fleur de jasmin que le Diable dépose successivement sur la tête de chacune des trois lavandières, comme preuves de la transgression. Si certains détails sont éliminés, comme les conseils donnés par la cadette à ses soeurs pour leur « retour », d'autres sont développés, comme les trésors qui feront le bonheur de la famille ou créés comme le final triplement matrimonial (façon Perrault). Une formulette de clôture confirme la dimension orale d'un récit qui, selon la conteuse, a voulu jouer des contrastes.
Les illustrations, très maîtrisées de Juan Bernabeu, jouent sur une palette restreinte de couleurs un peu oniriques (rouge sombre, vert bronze, bleu nuit et noir) et sur des formes à la fois souples et raides. Les personnages, saisis dans des cadrages très variés, évoluent dans un décor déserté ou juste suggéré par un dessin d'architecture japonisante ou classique, comme la porte de l'Enfer qui renvoie aussi bien à celle de Rodin qu'à celle de l'ascenseur sanglant de Shining... un ensemble inquiétant à l'image du conte qui voit pourtant le Diable berné par la plus jeune des trois filles.
Un album original pour une version rare.