Le Crapaud / Victor Hugo
Le Crapaud [texte imprimé] / Victor Hugo, Auteur ; Olivier Mazoué, Illustrateur . - Paris : Editions Courtes et Longues, 2010 . - 32 ; 19,5x27,5 cm. ISBN : 978-2-35290-050-4 : 15 €
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Coup de coeur
Claudie L'HOSTIS
L’album présente de larges extraits du poème de Victor Hugo dans la "Légende des Siècles". Sur le bord du chemin, des enfants torturent un crapaud déjà blessé. Ils s’acharnent sur lui et vont l’achever avec un pavé lorsqu’une charrette, tirée par un vieil âne souffrant de tous ses muscles et de tous ses os, maltraité par son maître, apparaît. Pensant que le spectacle sera plus intéressant de voir le crapaud écrasé par la charrette, les enfants renoncent à jeter le pavé sur le crapaud. Mais l’âne, détournant son chemin, sauve la pauvre bête. L’enfant qui portait le pavé - Victor Hugo enfant - perçoit une voix divine qui lui intime l’ordre d’être bon.
L’illustration d’Olivier Mazoué, qui ne s’attache qu’au drame, est remarquable. Les diverses techniques employées, collages, dessins, peintures, décrivent chaque passage avec une grande sensibilité et en soulignent l’horreur. Les images se superposent en des échelles et des registres différents comme elles le feraient dans un cauchemar : fonds gris d’encre et de peinture, mots, lettres qui traversent la page comme autant de visions qui assaillent le crapaud. Les enfants, découpages des catalogues anciens ou tampons d’écoliers, n’ont pas un aspect cruel : des enfants simplement… telle est la nature humaine ! Dans cette illustration sombre, torturée où tout s’entremêle, on devine beaucoup de compassion. L’image de l’enfant "en grâce" dans le médaillon de couverture semble d’un autre registre et peut surprendre, ou bien fait-il allusion à la perfidie qui peut se cacher sous un visage d’ange ?
Philippe Dumas avait illustré ce texte de manière extrêmement drôle, en imaginant un poète complètement égaré au physique et au mental dans des déclamations sans fin et grandiloquentes : "Victor Hugo s’est égaré".
Un très bel album.
L’illustration d’Olivier Mazoué, qui ne s’attache qu’au drame, est remarquable. Les diverses techniques employées, collages, dessins, peintures, décrivent chaque passage avec une grande sensibilité et en soulignent l’horreur. Les images se superposent en des échelles et des registres différents comme elles le feraient dans un cauchemar : fonds gris d’encre et de peinture, mots, lettres qui traversent la page comme autant de visions qui assaillent le crapaud. Les enfants, découpages des catalogues anciens ou tampons d’écoliers, n’ont pas un aspect cruel : des enfants simplement… telle est la nature humaine ! Dans cette illustration sombre, torturée où tout s’entremêle, on devine beaucoup de compassion. L’image de l’enfant "en grâce" dans le médaillon de couverture semble d’un autre registre et peut surprendre, ou bien fait-il allusion à la perfidie qui peut se cacher sous un visage d’ange ?
Philippe Dumas avait illustré ce texte de manière extrêmement drôle, en imaginant un poète complètement égaré au physique et au mental dans des déclamations sans fin et grandiloquentes : "Victor Hugo s’est égaré".
Un très bel album.