Les histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde / Fabienne Morel
Les histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde [texte imprimé] / Fabienne Morel, Auteur ; Gilles Bizouerne, Auteur ; Julia Wauters, Illustrateur . - Paris cedex 13 (25 avenue Pierre de Coubertin, 75211) : Syros, 2008 . - 96 ; 29x22. - (Le tour du monde d'un conte) . ISBN : 978-2-7485-0717-1 : 15 Euros
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Bon livre
Yvette COUDERC
Grâce à la postface de Nicole Belmont, on apprend que notre célèbre conte, "Le Petit Chaperon rouge", viendrait d’Asie (Chine Corée, Japon…). A l’origine, il s’agirait, non pas d’une fillette envoyée à l’extérieur par sa mère, mais d’un être maléfique qui, en l’absence de cette dernière, s’introduirait dans la maison pour dévorer le ou les enfants présents comme si ce conte lointain s’était scindé en deux : d’une part, "Le loup, la chèvre et les sept chevreaux", et d’autre part, "Le Petit Chaperon rouge". Parmi les dix versions présentées ici et citées en fin d’analyse (la onzième étant celle de Charles Perrault), deux thèmes récurrents sont à souligner pour donner une idée du substrat psychologique, voire ethnologique de ce récit et pour mieux évaluer la sobriété de Perrault qui a occulté le premier de ces thèmes sans affadir le suspense de son œuvre, voire même en le renforçant :
- D’abord le thème du cannibalisme réitéré : le "visiteur" invite la petite fille à goûter (après lui…) la préparation culinaire de la mère ou de la grand-mère dont le sang peut suffire car un os est facilement reconnaissable… Parfois intervient l’étrange avertissement d’un petit animal qui passe à ce moment-là, un oiseau par exemple : "Attention, fillette, tu es en train de manger ta grand-mère…"
- Ensuite l’illusion d’un choix entre deux chemins laissé au départ à celle qui rencontre le loup avant qu’il ait mangé la grand-mère. Ce dernier choisit toujours un autre chemin que celui de la fillette dès qu’elle lui a dit où elle allait. C’est pour arriver au but avant elle et dévorer la grand-mère au plus vite. Comme il serait d’ailleurs intéressant d’approfondir le rôle de ces choix illusoires dans la thématique des contes !
Bref, il faudrait une analyse structurale de toutes les versions existantes dont le nombre est d’ailleurs limité selon Nicole Belmont, anthropologue de formation et qui supervise avec brio cette collection "Le tour du monde d’un conte." Il faudrait aussi une étude des points communs avec d’autres contes plus ou moins connus pour satisfaire totalement notre curiosité. Cependant le rappel historique et les diverses interprétations évoquées dans la postface sont suffisamment pertinents pour nous permettre de lire ces contes avec une perspicacité redoublée et surtout de relire avec délectation la version classique, la onzième !
Quant aux illustrations, si elles suivent de très près le texte, un leitmotiv graphique plus original introduisant le début de chaque histoire sous la forme d’ombres chinoises (silhouettes vermillon sur fond saumon) scande fort à propos ces multiples variations sur le thème de la tromperie et des peurs ancestrales…
Liste des versions proposées ici, toutes adaptées par Fabienne Morel et Gilles Bizouerne à l’exception des versions du Velay et du Canada :
L’homme bien laid et sa truie (Touraine). La fille et le loup (Velay). Le léopard (Chine). La petite fille et le lion (Nandi / Afrique de l’Est). La petite Aïcha et le grand-père Bouissa (Maroc). Les sœurs et le démon (Japon). Le p’tit piqueur de gomme (Canada). L’ogresse poilue (Abruzzes / Italie). Le loup et les trois filles (Lombardie / Italie). L’origine du soleil et de la lune (Corée).
- D’abord le thème du cannibalisme réitéré : le "visiteur" invite la petite fille à goûter (après lui…) la préparation culinaire de la mère ou de la grand-mère dont le sang peut suffire car un os est facilement reconnaissable… Parfois intervient l’étrange avertissement d’un petit animal qui passe à ce moment-là, un oiseau par exemple : "Attention, fillette, tu es en train de manger ta grand-mère…"
- Ensuite l’illusion d’un choix entre deux chemins laissé au départ à celle qui rencontre le loup avant qu’il ait mangé la grand-mère. Ce dernier choisit toujours un autre chemin que celui de la fillette dès qu’elle lui a dit où elle allait. C’est pour arriver au but avant elle et dévorer la grand-mère au plus vite. Comme il serait d’ailleurs intéressant d’approfondir le rôle de ces choix illusoires dans la thématique des contes !
Bref, il faudrait une analyse structurale de toutes les versions existantes dont le nombre est d’ailleurs limité selon Nicole Belmont, anthropologue de formation et qui supervise avec brio cette collection "Le tour du monde d’un conte." Il faudrait aussi une étude des points communs avec d’autres contes plus ou moins connus pour satisfaire totalement notre curiosité. Cependant le rappel historique et les diverses interprétations évoquées dans la postface sont suffisamment pertinents pour nous permettre de lire ces contes avec une perspicacité redoublée et surtout de relire avec délectation la version classique, la onzième !
Quant aux illustrations, si elles suivent de très près le texte, un leitmotiv graphique plus original introduisant le début de chaque histoire sous la forme d’ombres chinoises (silhouettes vermillon sur fond saumon) scande fort à propos ces multiples variations sur le thème de la tromperie et des peurs ancestrales…
Liste des versions proposées ici, toutes adaptées par Fabienne Morel et Gilles Bizouerne à l’exception des versions du Velay et du Canada :
L’homme bien laid et sa truie (Touraine). La fille et le loup (Velay). Le léopard (Chine). La petite fille et le lion (Nandi / Afrique de l’Est). La petite Aïcha et le grand-père Bouissa (Maroc). Les sœurs et le démon (Japon). Le p’tit piqueur de gomme (Canada). L’ogresse poilue (Abruzzes / Italie). Le loup et les trois filles (Lombardie / Italie). L’origine du soleil et de la lune (Corée).