Tiens-toi droite ! / Guillaume Lecasble
Tiens-toi droite ! [texte imprimé] / Guillaume Lecasble, Auteur ; Guillaume Lecasble, Illustrateur . - Paris (27, rue Jacob, 75006) : Seuil, 2001 . - 56 ; 12x19. ISBN : 978-2-02-051181-0 : 10,52 Euros
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Très bon livre
Bonhomme et Bonnefemme, les deux personnages de "Tiens-toi droite" sont amis, et pourtant ils sont loin de se ressembler : Bonnefemme est très studieuse, mais à force de travailler, son corps se voûte, se crispe et la fait souffrir. Bonhomme est l'exact opposé : il est toujours en mouvement et maîtrise parfaitement son corps. En revanche, l'école ne l'intéresse pas. Dans un premier temps, c'est Bonhomme qui va enseigner à Bonnefemme la joie du jeu, qui permet au corps de se libérer, à l'esprit de respirer. De son côté, Bonnefemme a renoncé à lui apprendre à écrire, jusqu'au jour où, entraîné dans la spirale de l'échec et de la violence Bonhomme est envoyé en prison.
Les jeunes lecteurs reconnaîtront certainement dans cet album des préocupations qui peuvent être les leurs : l'amitié, l'echec scolaire, la violence. Guillaume Lecasble pointe aussi d'une manière très délicate et sans caricature une différence entre les garçons et les filles qui se fait particulièrement sentir à l'adolescence : alors que les filles sont souvent plus performantes en classe mais ont du mal à se sentir à l'aise dans leur corps, les garçons, en se dépassant physiquement, cherchent parfois à mettre de côté leurs difficultés scolaires.
La grande réussite de Guillaume Lescable est d'avoir atteint cette proximité avec le lecteur alors que ses illustrations prennent, justement, une grande distance par rapport à la réalité. En effet, les personnages sont réduits à des silhouettes noires, les décors sont extrêmement dépouillés, souvent simplement tracés au crayon et colorés dans une gamme de tons très restreinte. Dès lors, les silhouettes noires ressortent davantage et leurs expressions, leurs mouvements sont d'autant plus frappants que le décor est neutre. Ainsi, de même que les personnages, Bonhomme et Bonnefemme, sont comme "anonymes", leur histoire est universelle. Enfin, on ne peut que souscrire, dans les dernières pages de l'album, à cet hymne à l'écriture comme voie de rédemption, comme moyen d'être libre.
Raphaëlle PHILIP
Les jeunes lecteurs reconnaîtront certainement dans cet album des préocupations qui peuvent être les leurs : l'amitié, l'echec scolaire, la violence. Guillaume Lecasble pointe aussi d'une manière très délicate et sans caricature une différence entre les garçons et les filles qui se fait particulièrement sentir à l'adolescence : alors que les filles sont souvent plus performantes en classe mais ont du mal à se sentir à l'aise dans leur corps, les garçons, en se dépassant physiquement, cherchent parfois à mettre de côté leurs difficultés scolaires.
La grande réussite de Guillaume Lescable est d'avoir atteint cette proximité avec le lecteur alors que ses illustrations prennent, justement, une grande distance par rapport à la réalité. En effet, les personnages sont réduits à des silhouettes noires, les décors sont extrêmement dépouillés, souvent simplement tracés au crayon et colorés dans une gamme de tons très restreinte. Dès lors, les silhouettes noires ressortent davantage et leurs expressions, leurs mouvements sont d'autant plus frappants que le décor est neutre. Ainsi, de même que les personnages, Bonhomme et Bonnefemme, sont comme "anonymes", leur histoire est universelle. Enfin, on ne peut que souscrire, dans les dernières pages de l'album, à cet hymne à l'écriture comme voie de rédemption, comme moyen d'être libre.
Raphaëlle PHILIP