
Vous pouvez lancer une recherche portant sur un ou plusieurs mots (titre, auteur, éditeur, ...).
Sélections des Comités de lecture
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Amour et merveilles [texte imprimé] / Stéphane Jaubertie, Auteur . - Montreuil (20 rue Voltaire, 93100) : Ed. théâtrales, 2023 . - 108 ; 12 x 17 cm. ISBN : 978-2-84260-903-0 : 8 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Jean-Luc GAUTIER
La fille du roi erre à la recherche d'Amour, son chat. Elle marche dans le noir et longe une cellule dans laquelle est enfermé un homme, un dialogue difficile s'engage, le chat est-il avec le prisonnier ? Est-il encore vivant ? Un garçon interpelle son père. Est-ce lui qui a pris le lapin qu'il venait de ramener de la chasse et qu'il comptait préparer pour sa mère et sa petite soeur ? Hélas oui... son père est un ogre, son fils va tenter de le raisonner. Un jeune garçon vit en alternance chez ses parents et grands-parents séparés. Ce soir, il est chez sa mère et s'apprête à cuisiner un poisson pané dans lequel il trouve une minuscule mais très bavarde sirène !
Ces trois histoires entremêlées rappellent évidemment des contes connus. Ils mettent en scène des jeunes confrontés à la mort, la violence d'adultes cruels et/ou irresponsables. Ils vont devoir affronter leurs peurs et se confronter aux adultes pour se construire un avenir. Le pari de Stéphane Jaubertie est une fois de plus réussi et l'on partage sans réserve le parcours de ces trois jeunes personnages qui affrontent avec courage des réalités parfois bien traumatisantes. Le caractère initiatique de ces contes modernes est manifeste. L'écriture alterne entre gravité, légèreté et poésie. La postface comporte par ailleurs une scène imaginée par l'auteur entre lui et son double enfant. Dans ce dialogue, il y explique avec finesse ce qui le motive dans l'écriture théâtrale et sa conception du rôle d'auteur dramatique.
Un ensemble réussi et stimulant pour tous les âges !
Ces trois histoires entremêlées rappellent évidemment des contes connus. Ils mettent en scène des jeunes confrontés à la mort, la violence d'adultes cruels et/ou irresponsables. Ils vont devoir affronter leurs peurs et se confronter aux adultes pour se construire un avenir. Le pari de Stéphane Jaubertie est une fois de plus réussi et l'on partage sans réserve le parcours de ces trois jeunes personnages qui affrontent avec courage des réalités parfois bien traumatisantes. Le caractère initiatique de ces contes modernes est manifeste. L'écriture alterne entre gravité, légèreté et poésie. La postface comporte par ailleurs une scène imaginée par l'auteur entre lui et son double enfant. Dans ce dialogue, il y explique avec finesse ce qui le motive dans l'écriture théâtrale et sa conception du rôle d'auteur dramatique.
Un ensemble réussi et stimulant pour tous les âges !
La chanson de l'étourneau = Het lied van de spreeuw [texte imprimé] / Octavie Wolters, Auteur ; Octavie Wolters, Illustrateur ; Catherine Tron-Mulder, Traducteur . - Voisins-le-Bretonneux (5 rue de Port-Royal, 78960) : Rue du monde, 2023 . - 36 ; 23,5 x 33 cm. - (Pas comme les autres) . ISBN : 978-2-35504-732-9 : 18 € Langues originales : Néerlandais (nla)
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Charlène DUPIN MARTRES
Un étourneau s'émerveille devant les beautés de la Terre, qu'il survole. Il est si ébloui qu'il souhaite écrire une chanson, hymne à la nature. Pour être certain de n'oublier aucun élément, il questionne tour à tour ses congénères : pic-vert, chouette, martin-pêcheur, rouge-gorge, etc.
A la fin, l'oiseau n'oubliera rien dans sa chanson, "si vous écoutez bien, vous l'entendrez"...
Les illustrations, réalisées grâce à la linogravure, sont fines et soignées et, le blanc, le noir et le jaune (qui réhausse le bec et les pattes de l'étourneau) sont les seules couleurs de ce bel album. La technique d'impression utilisée se rapproche de la sérigraphie et le rendu est très réussi. Le jeu de miroir, lors de la rencontre entre l'étourneau et le martin-pêcheur, est particulièrement bien vu (l'image et le texte étant donc inversés dans le reflet de l'eau).
On apprécie également l'épaisseur du papier, la couverture imprimée sur du kraft (nous apprend l'éditeur) ainsi que les pages de garde, superbes, où l'on peut observer, réunis, tous les oiseaux rencontrés au fil du récit.
Enfin, le texte est accessible et construit essentiellement d'anaphores offrant un peu de poésie et de rythme à l'ensemble.
Voici un ouvrage de belle facture qui saura inviter le lecteur à prendre son temps et à se satisfaire des petites choses merveilleuses que la nature nous réserve.
A la fin, l'oiseau n'oubliera rien dans sa chanson, "si vous écoutez bien, vous l'entendrez"...
Les illustrations, réalisées grâce à la linogravure, sont fines et soignées et, le blanc, le noir et le jaune (qui réhausse le bec et les pattes de l'étourneau) sont les seules couleurs de ce bel album. La technique d'impression utilisée se rapproche de la sérigraphie et le rendu est très réussi. Le jeu de miroir, lors de la rencontre entre l'étourneau et le martin-pêcheur, est particulièrement bien vu (l'image et le texte étant donc inversés dans le reflet de l'eau).
On apprécie également l'épaisseur du papier, la couverture imprimée sur du kraft (nous apprend l'éditeur) ainsi que les pages de garde, superbes, où l'on peut observer, réunis, tous les oiseaux rencontrés au fil du récit.
Enfin, le texte est accessible et construit essentiellement d'anaphores offrant un peu de poésie et de rythme à l'ensemble.
Voici un ouvrage de belle facture qui saura inviter le lecteur à prendre son temps et à se satisfaire des petites choses merveilleuses que la nature nous réserve.
Design design : 14 objets de design s'invitent dans ton quotidien [texte imprimé] / Marie-Christophe Ruata-Arn, Auteur ; Laurence Kubski, Illustrateur . - Genève (5, chemin Neuf, 1207, Suisse) : Joie de lire, 2023 . - 80 ; 15 x 21 cm. ISBN : 978-2-88908-625-2 : 14,90 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Aurore DANILO
Quelle est l'histoire cachée derrière notre bouilloire, l'ampoule de notre lampe ou bien ce fauteuil que l'on voit si souvent dans les films ? Marie-Christophe Ruata-Arn nous amène à découvrir l'art du design en présentant 14 objets exposés au Musée des Arts décoratifs de Lausanne. L'ouvrage nous encourage à observer les objets de notre quotidien et à nous interroger sur les intentions des créateurs et inventeurs et nous amène simplement à la compréhension de l'univers du design.
Deux récits se mêlent dans cet ouvrage, le premier est reconnaissable par ses pages noires, il raconte l'histoire d'un enfant qui, suite à une coupure d'électricité, observe avec plus d'attention les objets posés sur sa table. Ce récit invite à une contemplation du design de notre quotidien et nous guide vers un questionnement philosophique. Afin d'encourager la lecture de l'ensemble de l'ouvrage, ce récit amène à la dernière oeuvre présentée, l'ampoule de Livermore, l'ampoule qui ne s'éteignait jamais.
Par la suite, sur plusieurs doubles pages, l'autrice nous présente quatorze objets qui ont leur place à la fois dans un musée et dans notre quotidien.
Chaque chapitre développe une petite histoire autour d'un objet : deux petites filles qui s'amusent à collectionner les photographies des bouches d'égouts, une rencontre amoureuse autour d'un flipper, un enfant qui ne veut pas ranger sa chambre... La narration prend toujours le point de vue d'un enfant à la première personne et développe quelques caractéristiques de l'objet en question. Nous avons alors une présentation attrayante des oeuvres d'art présentée sans alourdir le lecteur de connaissances.
Les illustrations présentent dans un premier temps l'objet seul pour que l'on observe sa beauté, le jeu des couleurs et les textures. Une seconde illustration vient alors compléter et met en scène l'objet dans son quotidien. On saisit alors la nuance du design entre objet utile et art contemporain.
Le choix de mettre en valeur les couleurs des objets capte notre regard et nous encourage à observer plus longuement ces oeuvres. Il peut être alors intéressant de proposer ce livre en amont d'une visite du musée, afin de savourer la découverte du design dans sa réalité.
Deux récits se mêlent dans cet ouvrage, le premier est reconnaissable par ses pages noires, il raconte l'histoire d'un enfant qui, suite à une coupure d'électricité, observe avec plus d'attention les objets posés sur sa table. Ce récit invite à une contemplation du design de notre quotidien et nous guide vers un questionnement philosophique. Afin d'encourager la lecture de l'ensemble de l'ouvrage, ce récit amène à la dernière oeuvre présentée, l'ampoule de Livermore, l'ampoule qui ne s'éteignait jamais.
Par la suite, sur plusieurs doubles pages, l'autrice nous présente quatorze objets qui ont leur place à la fois dans un musée et dans notre quotidien.
Chaque chapitre développe une petite histoire autour d'un objet : deux petites filles qui s'amusent à collectionner les photographies des bouches d'égouts, une rencontre amoureuse autour d'un flipper, un enfant qui ne veut pas ranger sa chambre... La narration prend toujours le point de vue d'un enfant à la première personne et développe quelques caractéristiques de l'objet en question. Nous avons alors une présentation attrayante des oeuvres d'art présentée sans alourdir le lecteur de connaissances.
Les illustrations présentent dans un premier temps l'objet seul pour que l'on observe sa beauté, le jeu des couleurs et les textures. Une seconde illustration vient alors compléter et met en scène l'objet dans son quotidien. On saisit alors la nuance du design entre objet utile et art contemporain.
Le choix de mettre en valeur les couleurs des objets capte notre regard et nous encourage à observer plus longuement ces oeuvres. Il peut être alors intéressant de proposer ce livre en amont d'une visite du musée, afin de savourer la découverte du design dans sa réalité.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Brosse-toi le bec, Cocopoulette ! [texte imprimé] / Clair Arthur ![]() ISBN : 978-2-08-029730-3 : 5,95 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Valérie BRUN
Zut ! Cocopoulette a attrapé une carie, ce qui l'empêche de chanter correctement... pas très rassurée, elle va consulter avec sa maman le docteur Dudule Lebidule, un canard colvert spécialiste des becs troués, dans son cabinet extraordinaire. Cocopoulette aura-t-elle le courage de se soigner pour retrouver sa belle voix ?
Une histoire très sympathique pour rappeler l'importance de l'hygiène aux plus petits et pour encourager ceux qui appréhendent les cabinets médicaux !
J'ai apprécié l'adéquation entre le texte humoristique et les illustrations. Le style est accessible aux plus jeunes. On aimera le choix de la police, les onomatopées en gras qui rendent ce texte très vivant et facile à raconter. Personnellement je trouve très réussies les peintures des personnages, des animaux colorés et gais, expressifs. Derrière une apparente simplicité, on découvre des illustrations tout en détails subtils et dégageant une bonne humeur communicative. Un format souple et de petite taille, qu'on peut emporter partout. Bref, un album à offrir !
A partir de 3 ans.
Une histoire très sympathique pour rappeler l'importance de l'hygiène aux plus petits et pour encourager ceux qui appréhendent les cabinets médicaux !
J'ai apprécié l'adéquation entre le texte humoristique et les illustrations. Le style est accessible aux plus jeunes. On aimera le choix de la police, les onomatopées en gras qui rendent ce texte très vivant et facile à raconter. Personnellement je trouve très réussies les peintures des personnages, des animaux colorés et gais, expressifs. Derrière une apparente simplicité, on découvre des illustrations tout en détails subtils et dégageant une bonne humeur communicative. Un format souple et de petite taille, qu'on peut emporter partout. Bref, un album à offrir !
A partir de 3 ans.
Comment poussent les pastèques [texte imprimé] / Eizo Hirayama, Auteur ; Eizo Hirayama, Illustrateur . - Paris (63, boulevard de Ménilmontant, 75011) : Ed. des Grandes Personnes, 2023 . - 32 ; 21,5 x 24,5 cm. ISBN : 978-2-36193-697-6 : 18 € Langues originales : Japonais (jpn)
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Anne THOUZEAU
C'est un récit en boucle. Celui d'un éternel recommencement.
Une graine germe, une tige s'allonge, s'étire, rampe, fleurit. De la fleur fécondée va naître une petite pastèque. Qui grandit. Jusqu'à former un beau fruit, que l'on découpe et que l'on déguste, et dont on récupère les graines qui germeront à leur tour...
Le texte simple et musical de cet album a finalement peu d'importance. Ici, ce qui compte, ce sont les superbes illustrations en aplats blancs qui se détachent sur le fond noir de la page. Elles donnent l'illusion de photogrammes, offrant des plans en coupe d'un plan de pastèque au ras du sol.
Cet album, publié pour la première fois au Japon en 1974, est édité pour la première fois en France. Son épure et la thématique de la nature en font un livre à la fois atemporel et très contemporain.
De toute beauté !
Une graine germe, une tige s'allonge, s'étire, rampe, fleurit. De la fleur fécondée va naître une petite pastèque. Qui grandit. Jusqu'à former un beau fruit, que l'on découpe et que l'on déguste, et dont on récupère les graines qui germeront à leur tour...
Le texte simple et musical de cet album a finalement peu d'importance. Ici, ce qui compte, ce sont les superbes illustrations en aplats blancs qui se détachent sur le fond noir de la page. Elles donnent l'illusion de photogrammes, offrant des plans en coupe d'un plan de pastèque au ras du sol.
Cet album, publié pour la première fois au Japon en 1974, est édité pour la première fois en France. Son épure et la thématique de la nature en font un livre à la fois atemporel et très contemporain.
De toute beauté !
Pour que la nuit soit douce : Poèmes à murmurer à l'oreille des enfants [texte imprimé] / Marcella, Auteur ; Marie Poirier, Illustrateur . - [S.l.] : Les Venterniers, 2023 . - 48 ; 14 x 19 cm. ISSN : 979-1092752915 : 20 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Cristina CORRERO
Pour que la nuit soit douce, nous avons besoin de respirations calmes et relaxantes et de beaux vers à murmurer à nos oreilles. Et c'est précisément ce que propose l'écrivaine et sophrologue Marcella, Mononyme de Francine Guréguian, avec ce recueil poétique. L'oeuvre débute avec un mode d'emploi et comprend vingt pièces à réciter à haute voix. Les poèmes de courte durée comprennent des mots doux et tendres, ainsi que d'abondantes répétitions et allitérations avec un langage proche de la nuit, du rêve et de l'enfant. L'ensemble apporte une musicalité et un rythme adaptés à ces moments partagés de calme et de bien-être.
Chaque page du livre est enrichie des illustrations minimalistes et vivantes de Marie Poirier. En plus d'être une illustratrice de renom, elle est également professeur de danse contemporaine, et cela se voit à travers le trait et le mouvement de tout ce que représentent ses dessins. Les deux artistes avaient collaboré pour des productions antérieures telles que Poèmes à murmurer à l'oreille des bébés.
Un livre exceptionnel, unique, en édition limitée, fait main, né grâce aux passions professionnelles des deux créatrices. Bien joué !
Chaque page du livre est enrichie des illustrations minimalistes et vivantes de Marie Poirier. En plus d'être une illustratrice de renom, elle est également professeur de danse contemporaine, et cela se voit à travers le trait et le mouvement de tout ce que représentent ses dessins. Les deux artistes avaient collaboré pour des productions antérieures telles que Poèmes à murmurer à l'oreille des bébés.
Un livre exceptionnel, unique, en édition limitée, fait main, né grâce aux passions professionnelles des deux créatrices. Bien joué !
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
C'est quoi ce bruit ? suivi de ; Chuuut [texte imprimé] / Catherine Grive, Auteur ; Mathilde Grange, Auteur . - Epinal (15 rue Général de Reffye, 88000) : Editions du Pourquoi pas ?, 2023 . - 32 ; 13,5 x 19 cm. - (Faire société) . ISBN : 979-10-92353-79-2 : 6,50 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Sarah BAZIRE
Cet ouvrage, très bien pensé, aborde un sujet perçu comme tabou par la société : la question de l'amour et de la sexualité. Il se lit dans les deux sens, exposant donc deux histoires se faisant face. Mais alors, comment aborder la question avec des enfants ?
Ce livre parle de l'amour et de la sexualité de façon très poétique et sensible, tant sur le plan visuel que textuel. La narration présente les personnages par les simples pronoms « il » et « elle », chacun.e pouvant s'identifier à qui il ou elle le souhaite. Il est question de forêts, de balades poétiques, de secrets, de bisous, de temps qui passe dans Chuuut... Tandis que dans C'est quoi ce bruit ?, des bruits étranges et nouveaux peuplent les pages ; des questions éclosent au creux de la nuit ; l'intimité, l'amour et la joie croisent le chemin des personnages.
Les illustrations, à l'acrylique, sont riches de textures, petits détails et jouent avec les ajouts de couches ; pouvant faire référence aux niveaux de lecture possibles. L'ambiance est colorée, tamisée, créant une atmosphère tantôt intime, tantôt planante, s'accordant à la rêverie des personnages et accompagnée par un texte sensible.
A la fin de chacune des deux histoires, une page est destinée à ouvrir le débat, portant un titre interrogateur « Et toi, qu'en penses-tu ? ». Posant des questions courtes et simples aux lecteurs et lectrices, elles permettent d'engager des questionnements quant aux sujets traités.
Un court résumé des histoires est très justement présent sur les deux rabats de la couverture. En effet, les sujets sont exposés de façon parfois si métaphoriques que nous pouvons imaginer tout autre chose. Néanmoins, il semble qu'un juste équilibre ait été trouvé dans ce double rapport poétique et philosophique.
Un ouvrage bienvenu pour ouvrir la discussion autour de l'amour et de la sexualité et laisser la place aux questions pour exister et pour se déployer.
Ce livre parle de l'amour et de la sexualité de façon très poétique et sensible, tant sur le plan visuel que textuel. La narration présente les personnages par les simples pronoms « il » et « elle », chacun.e pouvant s'identifier à qui il ou elle le souhaite. Il est question de forêts, de balades poétiques, de secrets, de bisous, de temps qui passe dans Chuuut... Tandis que dans C'est quoi ce bruit ?, des bruits étranges et nouveaux peuplent les pages ; des questions éclosent au creux de la nuit ; l'intimité, l'amour et la joie croisent le chemin des personnages.
Les illustrations, à l'acrylique, sont riches de textures, petits détails et jouent avec les ajouts de couches ; pouvant faire référence aux niveaux de lecture possibles. L'ambiance est colorée, tamisée, créant une atmosphère tantôt intime, tantôt planante, s'accordant à la rêverie des personnages et accompagnée par un texte sensible.
A la fin de chacune des deux histoires, une page est destinée à ouvrir le débat, portant un titre interrogateur « Et toi, qu'en penses-tu ? ». Posant des questions courtes et simples aux lecteurs et lectrices, elles permettent d'engager des questionnements quant aux sujets traités.
Un court résumé des histoires est très justement présent sur les deux rabats de la couverture. En effet, les sujets sont exposés de façon parfois si métaphoriques que nous pouvons imaginer tout autre chose. Néanmoins, il semble qu'un juste équilibre ait été trouvé dans ce double rapport poétique et philosophique.
Un ouvrage bienvenu pour ouvrir la discussion autour de l'amour et de la sexualité et laisser la place aux questions pour exister et pour se déployer.
Et c'est quoi la sagesse grand-père ? [texte imprimé] / Jean-Marie Robillard, Auteur ; Fabien Doulut, Illustrateur . - Albussac (Hameau de Teillol, 19390) : Utopique, 2023 . - 40 ; 22 x 32 cm. ISBN : 979-10-91081-65-8 : 18 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Symvie DULAC
Un matin d'automne, Grand-Aigle et son petit-fils Petit-Castor partent en canoë sur la rivière pour rejoindre le lac Massawipi. Leur trajet mouvementé ou calme, en harmonie avec la nature, est l'occasion pour Grand-Aigle de transmettre à Petit-Castor, par l'observation et l'écoute de la nature environnante, des valeurs de respect et de sagesse.
Le soir, après avoir installé leur bivouac sur une rive du lac Massawipi, dans le calme de la nuit, Grand-Aigle initie Petit-Castor à la légende des origines du peuple amérindien, transmise de génération en génération.
Ce récit, empli de poésie et de tendresse, et les très belles illustrations nous plongent dans un univers singulier. Nous sommes aux côtés de Grand-Aigle et Petit-Castor pour savourer la beauté de la nature, les paroles pleines de sagesse de Grand-Aigle et le bonheur de leur complicité.
Cet album raconte une légende de l'origine du peuple amérindien qui nous rappelle les trésors que nous offre la nature (l'eau, le feu, le vent et la terre). Nous sommes responsables de leur conservation, nous devons les partager avec tous les habitants de cette terre, humains ou animaux car, pour tous, elle est notre maison et notre source de vie et de bonheur.
Les illustrations où dominent les bruns et le vert, brun pour la terre et vert pour l'eau, l'air ou les feuilles des arbres en été, mettent en évidence l'importance des racines pour chaque « habitant » de cette terre, qu'il soit humain, animal ou végétal.
Un livre qui nous donne envie de prendre le temps d'écouter, de respirer, de sourire, et d'apporter un plus grand respect à notre environnement.
Le soir, après avoir installé leur bivouac sur une rive du lac Massawipi, dans le calme de la nuit, Grand-Aigle initie Petit-Castor à la légende des origines du peuple amérindien, transmise de génération en génération.
Ce récit, empli de poésie et de tendresse, et les très belles illustrations nous plongent dans un univers singulier. Nous sommes aux côtés de Grand-Aigle et Petit-Castor pour savourer la beauté de la nature, les paroles pleines de sagesse de Grand-Aigle et le bonheur de leur complicité.
Cet album raconte une légende de l'origine du peuple amérindien qui nous rappelle les trésors que nous offre la nature (l'eau, le feu, le vent et la terre). Nous sommes responsables de leur conservation, nous devons les partager avec tous les habitants de cette terre, humains ou animaux car, pour tous, elle est notre maison et notre source de vie et de bonheur.
Les illustrations où dominent les bruns et le vert, brun pour la terre et vert pour l'eau, l'air ou les feuilles des arbres en été, mettent en évidence l'importance des racines pour chaque « habitant » de cette terre, qu'il soit humain, animal ou végétal.
Un livre qui nous donne envie de prendre le temps d'écouter, de respirer, de sourire, et d'apporter un plus grand respect à notre environnement.
La cabane au milieu de rien [texte imprimé] / Angélique Villeneuve, Auteur ; Anne-Lise Boutin, Illustrateur . - Paris (35, rue d'Hauteville, 75010) : Sarbacane, 2023 . - 40 ; 29,7 x 23 cm. ISBN : 978-2-37731-847-6 : 16,50 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Michèle PORCHE
L'autrice de ce superbe album introduit comme héroïne la Viok qui, comme son surnom l'indique et ses cheveux gris le confirment, est une vieille femme contente de trouver « une cabane au milieu de rien » pour s'adonner à son activité d'écrivaine au calme. Son répit sera de courte durée car le lieu est déjà investi par d'innombrables gamins minuscules, « douze ou quinze ou même cinquante-huit ». Leur cohabitation sera houleuse mais à la confrontation succèdent la concorde et la paix, apportées par la lecture et l'écoute d'histoires contées qui font grandir, au sens propre.
Ici pas de précaution oratoire, Angélique Villeneuve commence son histoire par « la Viok arrivait du sentier... ». Et c'est tout bonnement rafraichissant d'entendre ainsi nommer une personne âgée par un diminutif familier, presque argotique, à hauteur d'enfant. Et la Viok écrit des contes, est une passeuse de mots.
Le dessin d'Anne-Lise Boutin accompagne harmonieusement le texte, l'illustration fourmille de détails explicites dans une palette simple, claire et lumineuse. Le fond blanc domine, donnant une belle visibilité aux images et l'album, grand rectangle, offre ponctuellement des échappées panoramiques dans lesquelles on plonge, comme une entrée à l'intérieur du livre et donc du conte. Le bleu intense de la couverture, rehaussé par des touches de couleur oniriques, appelle la prise en mains. C'est le bleu d'une nuit étoilée protectrice où un immense champignon sert de lampadaire aux enfants mis à la porte par la Viok bourrue.
Ici pas de précaution oratoire, Angélique Villeneuve commence son histoire par « la Viok arrivait du sentier... ». Et c'est tout bonnement rafraichissant d'entendre ainsi nommer une personne âgée par un diminutif familier, presque argotique, à hauteur d'enfant. Et la Viok écrit des contes, est une passeuse de mots.
Le dessin d'Anne-Lise Boutin accompagne harmonieusement le texte, l'illustration fourmille de détails explicites dans une palette simple, claire et lumineuse. Le fond blanc domine, donnant une belle visibilité aux images et l'album, grand rectangle, offre ponctuellement des échappées panoramiques dans lesquelles on plonge, comme une entrée à l'intérieur du livre et donc du conte. Le bleu intense de la couverture, rehaussé par des touches de couleur oniriques, appelle la prise en mains. C'est le bleu d'une nuit étoilée protectrice où un immense champignon sert de lampadaire aux enfants mis à la porte par la Viok bourrue.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Carnet d'un jardinier amoureux du vivant [texte imprimé] / Fred Bernard, Auteur ; Fred Bernard, Illustrateur . - Paris (22 rue Huyghens, 75014, France) : Albin Michel, 2023 . - 216 ; 22,8 x 25 cm. ISBN : 978-2-226-47395-0 : 25 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Sarah BAZIRE
En observant finement son jardin, la vie qui s'y crée et le foisonnement qui s'y déploie, dans une forme d'immobilité paisible et d'attention au réel, l'auteur célèbre la beauté du quotidien, les « anodins moments précieux » comme il le dit lui-même. C'est un véritable voyage avec des touches comiques, poétiques rendant la nature vivante et vibrante de commentaires. Tous ses habitants (animaux, végétaux) y communiquent aisément entre eux.
Fred Bernard y expose un point de vue écologique fort en toile de fond, au travers de notes documentées, parfois ponctuées de commentaires amers quant à la situation de crise écologique planétaire. Il célèbre la nature, sa beauté, sa fragilité, sa résilience, à travers les dessins de son jardin et de certaines balades ou lieux extérieurs importants pour lui.
Son carnet est riche de connaissances historiques, scientifiques d'annotations sur la faune et la flore et de portraits de botanistes, biologistes, scientifiques, écrivain.e.s, philosophes. S'y déploient également beaucoup d'observations ornithologiques, avec des informations sur la fragilité de cet écosystème.
Ce carnet, comme un journal de bord, mêle observations, pensées diverses et sensations autour de la nature ainsi que de la vie personnelle de l'auteur, de ses liens familiaux et amicaux. La perte d'un être très cher à qui il dédie ce livre, l'image de la nature qu'il célèbre nous rappellent que "la vie continue dans le jardin du haut".
Les illustrations, dans les tons pastels et naturels, sont faites à partir d'aquarelle, encre de chine ou stylo et plongent les lecteur.ice.s dans un univers baigné de douceur et de poésie. Un style qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Joann Sfar.
Ce livre peut être lu ou picoré par moment, dans l'ordre que l'on souhaite, que l'on soit enfant, adolescent ou adulte.
Fred Bernard y expose un point de vue écologique fort en toile de fond, au travers de notes documentées, parfois ponctuées de commentaires amers quant à la situation de crise écologique planétaire. Il célèbre la nature, sa beauté, sa fragilité, sa résilience, à travers les dessins de son jardin et de certaines balades ou lieux extérieurs importants pour lui.
Son carnet est riche de connaissances historiques, scientifiques d'annotations sur la faune et la flore et de portraits de botanistes, biologistes, scientifiques, écrivain.e.s, philosophes. S'y déploient également beaucoup d'observations ornithologiques, avec des informations sur la fragilité de cet écosystème.
Ce carnet, comme un journal de bord, mêle observations, pensées diverses et sensations autour de la nature ainsi que de la vie personnelle de l'auteur, de ses liens familiaux et amicaux. La perte d'un être très cher à qui il dédie ce livre, l'image de la nature qu'il célèbre nous rappellent que "la vie continue dans le jardin du haut".
Les illustrations, dans les tons pastels et naturels, sont faites à partir d'aquarelle, encre de chine ou stylo et plongent les lecteur.ice.s dans un univers baigné de douceur et de poésie. Un style qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Joann Sfar.
Ce livre peut être lu ou picoré par moment, dans l'ordre que l'on souhaite, que l'on soit enfant, adolescent ou adulte.
Climat : trop tard pour agir ? [texte imprimé] / Hugo Viel, Auteur . - Paris (2 rue Christine, 75006) : De la Martinière Jeunesse, 2023 . - 30 ; 11 x 17 cm. - (Alt) . ISBN : 979-10-401-1549-6 : 3,50 €
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Aurore DANILO
« J'essaie de ne pas balancer trop de choses à la figure des gens sur le climat, parce que parfois ça dessert la cause (...) plutôt que de dire aux gens ce qu'ils doivent faire, j'explique pourquoi moi je fais telle ou telle chose ». L'ouvrage commence avec cette citation de Billie Eilish et définit très bien les intentions de Hugo Viel dans ce court essai. Plutôt que de nous expliquer la dangerosité des sources des gaz à effet de serre, l'auteur revient sur son parcours d'activiste écologique et sur les raisons de son combat. On découvre alors un jeune homme de 25 ans qui s'est impliqué dans l'ONG CliMates et à participer aux COPs afin de réfléchir avec les gouvernements et autres associations à des négociations et des solutions pour sauver la planète. On suit alors son parcours, bref résumé de cinq années de combats, semé de doutes et de constats lourds.
Au fur et à mesure, on comprend que les enjeux pour le climat sont difficiles à obtenir mais qu'ils ne sont pas vains. Par les actions écologiques, nous comprenons qu'il n'est pas trop tard pour s'impliquer et se réveiller, « on voit un progrès ces dernières années, grâce à une réelle mobilisation de la société sur ce sujet ».
Dans ce court essai, Hugo Viel parle d'une manière simple et efficace d'écologie et de militantisme. Il donne des clefs pour comprendre les grands événements de notre société autour de la question et nous amène des pistes de réflexion pour se forger une idée, voire de nous encourager à militer et à s'impliquer pour notre planète. L'écriture est simple et pertinente, alternant des citations marquantes en vert et de court paragraphes. L'ouvrage se lit en une demi-heure, et donne envie de prolonger la lecture par des recherches sur l'Affaire du siècle ou du projet EACOP. Une petite bibliographie permet en fin d'ouvrage de découvrir d'autres associations, le travail de l'auteur ou des articles de presse complétant le sujet.
Dans cette collection, la maison d'édition a décidé d'offrir aux adolescents, « un tête à tête avec un auteur sur un sujet précis » pour les aider à se forger une culture et surtout un opinion sur les sujets d'actualités. Entre témoignage et article de fond, le travail de Hugo Viel amène en douceur, les adolescents à comprendre l'impact écologique et les réalités qui ce que se cachent derrière les mots « crise climatique » « gaz à effet de serre » qu'ils entendent à la télévision.
Au fur et à mesure, on comprend que les enjeux pour le climat sont difficiles à obtenir mais qu'ils ne sont pas vains. Par les actions écologiques, nous comprenons qu'il n'est pas trop tard pour s'impliquer et se réveiller, « on voit un progrès ces dernières années, grâce à une réelle mobilisation de la société sur ce sujet ».
Dans ce court essai, Hugo Viel parle d'une manière simple et efficace d'écologie et de militantisme. Il donne des clefs pour comprendre les grands événements de notre société autour de la question et nous amène des pistes de réflexion pour se forger une idée, voire de nous encourager à militer et à s'impliquer pour notre planète. L'écriture est simple et pertinente, alternant des citations marquantes en vert et de court paragraphes. L'ouvrage se lit en une demi-heure, et donne envie de prolonger la lecture par des recherches sur l'Affaire du siècle ou du projet EACOP. Une petite bibliographie permet en fin d'ouvrage de découvrir d'autres associations, le travail de l'auteur ou des articles de presse complétant le sujet.
Dans cette collection, la maison d'édition a décidé d'offrir aux adolescents, « un tête à tête avec un auteur sur un sujet précis » pour les aider à se forger une culture et surtout un opinion sur les sujets d'actualités. Entre témoignage et article de fond, le travail de Hugo Viel amène en douceur, les adolescents à comprendre l'impact écologique et les réalités qui ce que se cachent derrière les mots « crise climatique » « gaz à effet de serre » qu'ils entendent à la télévision.
Dans la tête de Gideon Green = Gideon Green in black and white [texte imprimé] / Katie Henry, Auteur ; Aurélien Almeida, Traducteur . - Paris (12, avenue d’Italie, 75013) : Pocket Jeunesse, 2023 . - 384 ; 14 x 22,5 cm. ISBN : 978-2-266-32867-8 : 18,90 € Langues originales : Anglais (eng)
| ![]() |
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Anne THOUZEAU et Martine POMMIER
Enfant, Gidéon, un garçon très intelligent, avait monté une agence de détectives dans son garage, avec sa meilleure amie Lily. Ils résolvaient des histoires de doudous perdus, de manettes de jeux égarés et Gidéon avait même été félicité par la police, un jour, pour la résolution d'une affaire de vol.
Agé de 16 ans, désormais lycéen, Gidéon est toujours fasciné par les films noirs des années 30-40 et se pare des atours habituels du détective, à savoir trench-coat, Fedoras et chaussures en cuir. Incapable d'oublier sa gloire passée et son amitié avec Lily (qui a coupé les ponts avec lui à l'entrée au collège), il vit en solitaire, trop singulier pour pouvoir s'intégrer.
Jusqu'au jour où Lily frappe à sa porte et lui demande de l'aide : elle doit écrire un article pour le journal du lycée sur la délinquance à Présidio et certains chiffres lui semblent des plus étranges. Puisqu'elle ne peut passer par la voie légale pour obtenir plus d'informations, elle a besoin des talents d'enquêteur de son ancien ami. C'est ainsi que Gidéon intègre à ses côtés la rédaction du journal. Là, il découvre l'entraide et tisse des liens amicaux et amoureux tout en menant à bien ses investigations...
En choisissant un héros aussi détonnant que Gidéon Green, Katie Henry évoque avec humour et tendresse le mal-être adolescent. La relation complexe et houleuse entre le héros et son père est un des nombreux fils narratifs de ce récit qui fait la part belle aux relations humaines (en plus de l'amitié complexe entre Gidéon et Lily ou de l'amour naissant entre le héros et la charismatique Tess). Mais les lecteurs amateurs d'enquête policière ne seront pas en reste puisqu'il sera question de meurtres, de fraudes et de divers rebondissements.
Dès le début du livre, l'autrice, en deux courts avertissements, nous invite à considérer son ouvrage comme une véritable oeuvre de fiction en affirmant : « toute ressemblance avec des personnages réels serait purement fortuite ». Car il est bien, ici, question de fiction dans tous les sens du terme.
Raconté à la première personne, le récit est régulièrement entrecoupé de scènes fantasmées par le héros (souvent hilarantes), à la façon de scripts cinématographiques. Car Gidéon se prend lui-même pour un personnage fictionnel, usant d'un vocabulaire à la fois désuet et soutenu, inspiré par les films policiers et les romans noirs qu'il affectionne tant. Ce décalage et l'ironie mordante du héros sont d'ailleurs extrêmement plaisants.
Dans les premiers chapitres du roman, Gidéon est l'observateur de sa propre vie et de celles des autres et ce n'est que grâce à son admission au sein du journal qu'il devient enfin acteur de son existence. Il sort alors de son mutisme, s'avère être un garçon des plus attachants (et très souvent maladroit) et peut enfin partager de vraies relations humaines, familiales, amicales et amoureuses.
Une petite pépite !
Agé de 16 ans, désormais lycéen, Gidéon est toujours fasciné par les films noirs des années 30-40 et se pare des atours habituels du détective, à savoir trench-coat, Fedoras et chaussures en cuir. Incapable d'oublier sa gloire passée et son amitié avec Lily (qui a coupé les ponts avec lui à l'entrée au collège), il vit en solitaire, trop singulier pour pouvoir s'intégrer.
Jusqu'au jour où Lily frappe à sa porte et lui demande de l'aide : elle doit écrire un article pour le journal du lycée sur la délinquance à Présidio et certains chiffres lui semblent des plus étranges. Puisqu'elle ne peut passer par la voie légale pour obtenir plus d'informations, elle a besoin des talents d'enquêteur de son ancien ami. C'est ainsi que Gidéon intègre à ses côtés la rédaction du journal. Là, il découvre l'entraide et tisse des liens amicaux et amoureux tout en menant à bien ses investigations...
En choisissant un héros aussi détonnant que Gidéon Green, Katie Henry évoque avec humour et tendresse le mal-être adolescent. La relation complexe et houleuse entre le héros et son père est un des nombreux fils narratifs de ce récit qui fait la part belle aux relations humaines (en plus de l'amitié complexe entre Gidéon et Lily ou de l'amour naissant entre le héros et la charismatique Tess). Mais les lecteurs amateurs d'enquête policière ne seront pas en reste puisqu'il sera question de meurtres, de fraudes et de divers rebondissements.
Dès le début du livre, l'autrice, en deux courts avertissements, nous invite à considérer son ouvrage comme une véritable oeuvre de fiction en affirmant : « toute ressemblance avec des personnages réels serait purement fortuite ». Car il est bien, ici, question de fiction dans tous les sens du terme.
Raconté à la première personne, le récit est régulièrement entrecoupé de scènes fantasmées par le héros (souvent hilarantes), à la façon de scripts cinématographiques. Car Gidéon se prend lui-même pour un personnage fictionnel, usant d'un vocabulaire à la fois désuet et soutenu, inspiré par les films policiers et les romans noirs qu'il affectionne tant. Ce décalage et l'ironie mordante du héros sont d'ailleurs extrêmement plaisants.
Dans les premiers chapitres du roman, Gidéon est l'observateur de sa propre vie et de celles des autres et ce n'est que grâce à son admission au sein du journal qu'il devient enfin acteur de son existence. Il sort alors de son mutisme, s'avère être un garçon des plus attachants (et très souvent maladroit) et peut enfin partager de vraies relations humaines, familiales, amicales et amoureuses.
Une petite pépite !