Un enfant de pauvres / Christophe Honoré
Un enfant de pauvres [texte imprimé] / Christophe Honoré, Auteur ; Gwen Le Gac, Illustrateur . - Paris (13 quai de Conti, 75006, France) : Actes Sud Junior, 2016 . - 54 ; 16,5 x 23 cm. ISBN : 978-2-330-06985-8 : 16 €
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Coup de coeur
Cécile DENIS
Il a douze ans et nous raconte comment il est devenu un enfant de pauvres. Avant ses huit ans, tout allait bien avec ses parents à Lille. Puis, plus de vacances ni de centre de loisirs, l'appartement qui se vide petit à petit, l'annonce du chômage de ses deux parents, le départ de son père, les vide-greniers et le déménagement chez une amie de sa mère à Soulac-sur-Mer où l'attend un travail. Mais l'argent manque toujours, il se met à voler. Il rencontre Ethel qui l'aime et l'invite chez elle où il vole les bijoux de sa mère... Celle-ci le découvre et le laisse emporter ses bijoux et une planche de surf au passage. Il se découvre une passion pour le surf, il est doué, il gagne des compétitions et de l'argent déposé sur un compte mais qu'il ne peut dépenser. Sur la plage, Ethel lui montre un E tatoué sur sa hanche, un E comme celui de son prénom : Enzo.
Écrite à la première personne, avec une économie de mots, l'histoire, découpée en courts chapitres, aligne des phrases brèves ou hachées par des virgules. Le propos est dur et tranchant pour dire l'inexorable descente vers la pauvreté et toute la difficulté à reprendre pied malgré le succès sportif et l'amour qu'Ethel porte au jeune héros. Ses sentiments à lui, il ne les exprime pas, car, comme il est écrit très justement : "Je ferai toujours partie des gens qui hésitent à dire « oui » au bon côté des choses". Le texte s'inscrit dans des images très graphiques : photographies zoomées, pixelisées, déchirées, décalées ou bien fonds dégradés avec une tache ou un point de mire. Quand le surf débarque dans la vie d'Enzo, quatre doubles pages se succèdent sans texte, représentant des spirales à grands traits bleus où une silhouette blanche de surfeur grandit de page en page.
Un texte poignant et des images fortes pour dire la pauvreté à hauteur d'enfant, tout ce qu'elle déclenche et démolit, avec l'espoir d'en sortir et de s'en trouver libéré pour être soi.
Écrite à la première personne, avec une économie de mots, l'histoire, découpée en courts chapitres, aligne des phrases brèves ou hachées par des virgules. Le propos est dur et tranchant pour dire l'inexorable descente vers la pauvreté et toute la difficulté à reprendre pied malgré le succès sportif et l'amour qu'Ethel porte au jeune héros. Ses sentiments à lui, il ne les exprime pas, car, comme il est écrit très justement : "Je ferai toujours partie des gens qui hésitent à dire « oui » au bon côté des choses". Le texte s'inscrit dans des images très graphiques : photographies zoomées, pixelisées, déchirées, décalées ou bien fonds dégradés avec une tache ou un point de mire. Quand le surf débarque dans la vie d'Enzo, quatre doubles pages se succèdent sans texte, représentant des spirales à grands traits bleus où une silhouette blanche de surfeur grandit de page en page.
Un texte poignant et des images fortes pour dire la pauvreté à hauteur d'enfant, tout ce qu'elle déclenche et démolit, avec l'espoir d'en sortir et de s'en trouver libéré pour être soi.