Vous pouvez lancer une recherche portant sur un ou plusieurs mots (titre, auteur, éditeur, ...).
Sélections des Comités de lecture
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Groun Grount / Alice Bossut
Groun Grount [texte imprimé] / Alice Bossut, Auteur ; Alice Bossut, Illustrateur . - Le Puy-en-Velay (35 boulevard Carnot, 43000, France) : Atelier du poisson soluble, 2023 . - 60 ; 25 x 20,7 cm. ISBN : 978-2-35871-177-7 : 19 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Michèle PORCHE
Avec Groun Grount, Alice Bossut nous invite à un voyage dans le temps qui nous précipite à la Préhistoire, plus précisément au Paléolithique, auprès d'une tribu de chasseurs-cueilleurs dont nous suivons le quotidien au fil d'images éloquentes et superbement évocatrices.
Cet album sans texte agit comme une évidence, des mots seraient superflus pour relater l'histoire des ancêtres primaires de l'humanité et pour la transmettre aux nouvelles générations, les petits d'hommes et de femmes qui, comme aux temps anciens, commencent à communiquer par le dessin avant d'apprendre à lire et écrire.
Les images se lisent tout autant sinon plus que les textes - ceux-ci étant orientés par les points de vue des auteurs et autrices - selon la célèbre citation du philosophe chinois Confucius « une image vaut mille mots ».
L'autrice se présente inspirée par le mythe de Dibutade et les peintures pariétales de la Grotte Chauvet. Elle en a tiré un récit subtil et chaleureux où hommes et femmes vivent en harmonie, élèvent leurs enfants sans déterminisme genré, tirent parti des ressources d'une nature amie/ennemie où le danger peut surgir à tout moment par la rencontre d'autres prédateurs carnivores. Le final savoureux et humoristique donne le ton de légèreté voulu par l'autrice pour conter une histoire délicate et complexe du fait de traces mémorielles ténues !
Alice Bossut a choisi de confier la narration de son oeuvre de fiction à une femme artiste qui, une fois les enfants couchés et endormis, dessine avec un tison des peintures rupestres sur les parois de la grotte abritant sa famille. Et, en toute logique, l'autrice-illustratrice a dessiné avec des matériaux naturels, fusain et sanguine, pour une plongée réaliste et accessible dans une époque historiquement documentée par l'art rupestre.
Les pages à l'italienne, format paysage, et notamment les doubles pages, inscrivent avec bonheur les humains dans une nature omniprésente où la solidarité, la fraternité, l'égalité sont des valeurs essentielles pour survivre.
Un album fondamental, distrayant et instructif.
Cet album sans texte agit comme une évidence, des mots seraient superflus pour relater l'histoire des ancêtres primaires de l'humanité et pour la transmettre aux nouvelles générations, les petits d'hommes et de femmes qui, comme aux temps anciens, commencent à communiquer par le dessin avant d'apprendre à lire et écrire.
Les images se lisent tout autant sinon plus que les textes - ceux-ci étant orientés par les points de vue des auteurs et autrices - selon la célèbre citation du philosophe chinois Confucius « une image vaut mille mots ».
L'autrice se présente inspirée par le mythe de Dibutade et les peintures pariétales de la Grotte Chauvet. Elle en a tiré un récit subtil et chaleureux où hommes et femmes vivent en harmonie, élèvent leurs enfants sans déterminisme genré, tirent parti des ressources d'une nature amie/ennemie où le danger peut surgir à tout moment par la rencontre d'autres prédateurs carnivores. Le final savoureux et humoristique donne le ton de légèreté voulu par l'autrice pour conter une histoire délicate et complexe du fait de traces mémorielles ténues !
Alice Bossut a choisi de confier la narration de son oeuvre de fiction à une femme artiste qui, une fois les enfants couchés et endormis, dessine avec un tison des peintures rupestres sur les parois de la grotte abritant sa famille. Et, en toute logique, l'autrice-illustratrice a dessiné avec des matériaux naturels, fusain et sanguine, pour une plongée réaliste et accessible dans une époque historiquement documentée par l'art rupestre.
Les pages à l'italienne, format paysage, et notamment les doubles pages, inscrivent avec bonheur les humains dans une nature omniprésente où la solidarité, la fraternité, l'égalité sont des valeurs essentielles pour survivre.
Un album fondamental, distrayant et instructif.
Oh, elle parle ! / Claire Zucchelli-Romer
Oh, elle parle ! : Quand les femmes sortent des tableaux [texte imprimé] / Claire Zucchelli-Romer, Auteur ; Nathalie Dargent, Auteur ; Claire Zucchelli-Romer, Illustrateur . - Toulouse Cedex 9 (300, rue Léon-Joulin, 31101) : Milan, 2023 . - 64 ; 26,5 x 28,5 cm. ISBN : 978-2-408-04314-8 : 18 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Sophie MABILLON
Treize femmes, représentées dans des oeuvres célèbres, prennent la parole et racontent leur histoire. Sous la plume des autrices, elles s'expriment à la première personne et décrivent leurs désirs souvent entravés par leur statut de femme. Certains récits sont des biographies fidèles comme celui de Jeanne Hébertune, d'autres des fictions qui reposent sur des recherches historiques pour resituer la figure dans un contexte précis.
A droite du texte, on trouve un portrait profilé par le découpage de Claire Zucchelli-Romer. Cet aperçu oblige à regarder l'oeuvre autrement et présente ces femmes comme si elles s'apprêtaient à converser. Une fois la page tournée, l'oeuvre dans son entier apparaît nommée, datée et située. Des oeuvres réalistes côtoient de plus abstraites et différentes réalisations techniques sont présentées, de la fresque à la sérigraphie. Parmi les 13 portraits, un seul est un autoportrait, celui de Paula Becker.
C'est une entrée originale dans l'art qui redonne à des inconnues une existence, au-delà d'être un simple modèle. Toutes ces histoires ont leur intérêt, que l'on soit une star d'Hollywood ou une simple paysanne russe. La fin de l'ouvrage reprend cette galerie de portraits de femmes dont le regard, après connaissance de leur vie, nous semble étrangement plus proche.
A droite du texte, on trouve un portrait profilé par le découpage de Claire Zucchelli-Romer. Cet aperçu oblige à regarder l'oeuvre autrement et présente ces femmes comme si elles s'apprêtaient à converser. Une fois la page tournée, l'oeuvre dans son entier apparaît nommée, datée et située. Des oeuvres réalistes côtoient de plus abstraites et différentes réalisations techniques sont présentées, de la fresque à la sérigraphie. Parmi les 13 portraits, un seul est un autoportrait, celui de Paula Becker.
C'est une entrée originale dans l'art qui redonne à des inconnues une existence, au-delà d'être un simple modèle. Toutes ces histoires ont leur intérêt, que l'on soit une star d'Hollywood ou une simple paysanne russe. La fin de l'ouvrage reprend cette galerie de portraits de femmes dont le regard, après connaissance de leur vie, nous semble étrangement plus proche.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
A l'eau ! / Heejin Park
A l'eau ! = Under the water [texte imprimé] / Heejin Park, Auteur ; Heejin Park, Illustrateur ; Charlotte Gryson, Traducteur . - Belgique : CotCotCot éditions, 2024 . - 44 ; 21 x 28 cm. ISBN : 978-2-930941-66-0 : 18 € Langues originales : Coréen (kor)
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Maud DEHAYS
Mamie ne veut pas aller à la piscine. Qu'à cela ne tienne : sa petite fille l'y emmènera quand même !
Mamie râle, elle a mal partout. Mais, voyant tout le monde s'amuser, l'eau commence à la tenter...
Maintenant, c'est elle qui ne veut plus rentrer à la maison !
Heejin Park nous invite, avec ce premier album illustré par ses soins, à entrer dans un monde poétique et teinté d'humour. La relation qu'entretiennent la grand-mère et sa petite fille est touchante : ici, c'est la première, en rechignant, qui reprend le comportement qu'on associe habituellement aux plus petits. Et oui, les plus âgés ne sont pas forcément les plus matures !
Si la petite fille n'a qu'un rôle secondaire, car le texte et l'image mettent au premier plan sa grand-mère (notamment par le biais d'illustrations nous montrant ce qu'elle voit), c'est pourtant bien elle qui impulse le mouvement. Le jeune lecteur s'identifie alors à cette petite héroïne énergique qui inverse les rôles.
Les illustrations au stylo bille et à l'aquarelle, montrant des personnages difformes et incroyablement expressifs, correspondent parfaitement au thème aquatique de l'album. Le choix de couleurs pastel et transparentes (dont un camaïeu de bleus) ajoute de la douceur aux vives émotions ressenties par la grand-mère.
Les sentiments et les mouvements se mélangent, les couleurs aussi. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule et que la grand-mère se laisse porter par l'eau et par son imagination, la distinction se fait de moins en moins évidente entre son corps qui se déforme et l'eau qui l'entoure, entre la réalité et l'imaginaire. Le texte, lui-même, se mêle alors aux images, accompagnant ainsi ses mouvements. Ce moment de liberté et d'évasion atteint son apogée sur la page dépliante, en trois volets, située aux ¾ de l'album, et qui donne à voir la vieille dame nageant à la tête d'une procession de taches se transformant peu à peu en créatures aquatiques.
Finalement, les illustrations parlent d'elles-mêmes. Le texte, peu présent, ne vient qu'appuyer une narration visuelle très explicite.
Ce très bel album est une peinture immersive et ludique, un voyage initiatique nous rappelant que l'aventure n'a pas d'âge.
Mamie râle, elle a mal partout. Mais, voyant tout le monde s'amuser, l'eau commence à la tenter...
Maintenant, c'est elle qui ne veut plus rentrer à la maison !
Heejin Park nous invite, avec ce premier album illustré par ses soins, à entrer dans un monde poétique et teinté d'humour. La relation qu'entretiennent la grand-mère et sa petite fille est touchante : ici, c'est la première, en rechignant, qui reprend le comportement qu'on associe habituellement aux plus petits. Et oui, les plus âgés ne sont pas forcément les plus matures !
Si la petite fille n'a qu'un rôle secondaire, car le texte et l'image mettent au premier plan sa grand-mère (notamment par le biais d'illustrations nous montrant ce qu'elle voit), c'est pourtant bien elle qui impulse le mouvement. Le jeune lecteur s'identifie alors à cette petite héroïne énergique qui inverse les rôles.
Les illustrations au stylo bille et à l'aquarelle, montrant des personnages difformes et incroyablement expressifs, correspondent parfaitement au thème aquatique de l'album. Le choix de couleurs pastel et transparentes (dont un camaïeu de bleus) ajoute de la douceur aux vives émotions ressenties par la grand-mère.
Les sentiments et les mouvements se mélangent, les couleurs aussi. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule et que la grand-mère se laisse porter par l'eau et par son imagination, la distinction se fait de moins en moins évidente entre son corps qui se déforme et l'eau qui l'entoure, entre la réalité et l'imaginaire. Le texte, lui-même, se mêle alors aux images, accompagnant ainsi ses mouvements. Ce moment de liberté et d'évasion atteint son apogée sur la page dépliante, en trois volets, située aux ¾ de l'album, et qui donne à voir la vieille dame nageant à la tête d'une procession de taches se transformant peu à peu en créatures aquatiques.
Finalement, les illustrations parlent d'elles-mêmes. Le texte, peu présent, ne vient qu'appuyer une narration visuelle très explicite.
Ce très bel album est une peinture immersive et ludique, un voyage initiatique nous rappelant que l'aventure n'a pas d'âge.
Mes 101 premiers mots / Roald Dahl
Mes 101 premiers mots = First 100 words [texte imprimé] / Roald Dahl, Auteur ; Quentin Blake, Illustrateur . - Paris cedex 07 (5, rue Sébastien-Bottin, 75328) : Gallimard, 2023 . - 16 ; 26 x 26 cm. ISBN : 978-2-07-518840-1 : 13,90 € Langues originales : Anglais (eng)
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Delphine ELISSALDE
Cet imagier peu commun nous fait découvrir différents lieux, animaux et émotions...
En s'immergeant dans l'univers des livres de Roald Dahl et de Quentin Blake, l'enfant se plongera tour à tour dans des commentaires et des illustrations savoureux et cocasses. Il ira de découverte en découverte sans oublier de regarder les petites fenêtres cartonnées qui ne demandent qu'à être soulevées ! Attention, il paraît que les souris aiment bien jouer à cache-cache.
Une découverte des mots pour petits et grands, avec un coup de crayon sans limite d'âge ! On ne s'en lasse pas !
En s'immergeant dans l'univers des livres de Roald Dahl et de Quentin Blake, l'enfant se plongera tour à tour dans des commentaires et des illustrations savoureux et cocasses. Il ira de découverte en découverte sans oublier de regarder les petites fenêtres cartonnées qui ne demandent qu'à être soulevées ! Attention, il paraît que les souris aiment bien jouer à cache-cache.
Une découverte des mots pour petits et grands, avec un coup de crayon sans limite d'âge ! On ne s'en lasse pas !
Oiseau est mort / Tiny Fisscher
Oiseau est mort = Vogel is dood [texte imprimé] / Tiny Fisscher, Auteur ; Herma Starreveld, Illustrateur ; Alain Serres, Traducteur . - Voisins-le-Bretonneux (5 rue de Port-Royal, 78960) : Rue du monde, 2023 . - 40 ; 25 x 25 cm. - (Pas comme les autres) . ISBN : 978-2-35504-744-2 : 17,50 € Langues originales : Néerlandais (nla)
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Dominique BERQUET
Couché sur le sol, les pattes en l'air, Oiseau ne bouge plus, il est mort. La nouvelle se répand vite, famille et amis accourent : chacun réagit différemment, il y a ceux qui doutent, qui ne veulent pas y croire, ceux qui pleurent, tristes de perdre un ami, ceux qui règlent leur compte et disent tout le mal qu'ils pensent de lui... Les discussions vont bon train autour de sa dépouille. Néanmoins, tous se retrouvent pour l'enterrer au fond d'un trou, dire quelques mots et ensuite partager une tasse de thé.
L'originalité de ce livre vient de la manière de traiter le thème de la mort : peu de texte, juste quelques phrases de dialogues échangées entre les volatiles, simples, directes pour dire l'émotion, mais aussi les désaccords. On sourit à certaines de leurs remarques, pas question d'être hypocrite : « Moi je pense que c'était vraiment un crétin ». Ce à quoi répond un ami : « Il disait cela de toi, lui aussi ! ».
Très expressif, chaque oiseau a un graphisme différent, l'illustratrice mélange collages et peinture en un patchwork coloré et il se dégage paradoxalement beaucoup de vie teintée de joie de cet album.
Vie et mort sont intimement liées, tel est le message de ce livre qui parle du deuil avec un ton juste et serein.
L'originalité de ce livre vient de la manière de traiter le thème de la mort : peu de texte, juste quelques phrases de dialogues échangées entre les volatiles, simples, directes pour dire l'émotion, mais aussi les désaccords. On sourit à certaines de leurs remarques, pas question d'être hypocrite : « Moi je pense que c'était vraiment un crétin ». Ce à quoi répond un ami : « Il disait cela de toi, lui aussi ! ».
Très expressif, chaque oiseau a un graphisme différent, l'illustratrice mélange collages et peinture en un patchwork coloré et il se dégage paradoxalement beaucoup de vie teintée de joie de cet album.
Vie et mort sont intimement liées, tel est le message de ce livre qui parle du deuil avec un ton juste et serein.
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Celui qui voulait tout réparer / Barbara Kosmowska
Celui qui voulait tout réparer = Tru [texte imprimé] / Barbara Kosmowska, Auteur ; Emilia Dziubak, Illustrateur ; Nathalie Le Marchand, Traducteur . - Urmatt (38 rue des Lossen, 67280) : Editions Père Fouettard, 2023 . - 110 ; 13,5 x 20,5 cm. ISBN : 978-2-37165-109-8 : 14 € Langues originales : Polonais (pol)
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Anne THOUZEAU
Gari est un lièvre brun commun. Enfin, commun, pas tant que ça...
S'il n'a pas la fourrure vive et colorée des Bariolés, les lièvres issus des beaux quartiers, il possède par contre un esprit des plus inventifs et une générosité sans faille.
Gari habite avec sa mère et ses frères et soeurs dans un quartier modeste de Haute-Forêt mais à l'école, riches et pauvres sont mélangés. Pourtant, au quotidien, les différences entre lièvres le chagrinent et, devant chaque injustice qu'il constate, il imagine des inventions qui permettront à tous de mieux vivre ensemble. Soutenu par sa mère, militante féministe convaincue, et par son professeur, Monsieur Patte d'Or, le jeune lièvre se réjouit donc dès qu'il peut mettre au point une machine qui remet sur un pied d'égalité les Immigrés, les lièvres bruns comme lui, et les Bariolés. Ainsi va-t-il créer machine à bulettes, bondinette et autre distributeur de sandwiches au foin. Et si cela lui permet de gagner des points auprès de Hasinette, la jolie soeur de son meilleur ami, ce n'est pas pour lui déplaire !
Ce court roman illustré aborde, sous couvert d'anecdotes quotidiennes, de nombreux thèmes importants : la surconsommation, le paraître, le vivre ensemble, la mal bouffe, etc.
Narré à la première personne par Gari, ce récit, sous forme de journal, évoque au fil des chapitres la vie familiale et amicale du jeune héros et les difficultés qu'il vit ou auxquels ses proches sont confrontés.
Le ton un brin naïf, un peu humoristique, et surtout très bienveillant contribue à faire de cette lecture une parenthèse de douceur et d'optimisme. Tout comme les illustrations, tout à fait délicieuses, qui dessinent un monde très anthropomorphe dans lequel les lièvres commandent leur fourrure fluo sur Amazon, vont en bus « oreille de lapin » à l'école ou font la course sur de bruyants scooters. Réalisée à la gouache et à l'ordinateur, en pleine page ou en double, chaque peinture plonge le lecteur dans un monde onirique, tendre et amusant.
Une petite pépite à découvrir absolument !
S'il n'a pas la fourrure vive et colorée des Bariolés, les lièvres issus des beaux quartiers, il possède par contre un esprit des plus inventifs et une générosité sans faille.
Gari habite avec sa mère et ses frères et soeurs dans un quartier modeste de Haute-Forêt mais à l'école, riches et pauvres sont mélangés. Pourtant, au quotidien, les différences entre lièvres le chagrinent et, devant chaque injustice qu'il constate, il imagine des inventions qui permettront à tous de mieux vivre ensemble. Soutenu par sa mère, militante féministe convaincue, et par son professeur, Monsieur Patte d'Or, le jeune lièvre se réjouit donc dès qu'il peut mettre au point une machine qui remet sur un pied d'égalité les Immigrés, les lièvres bruns comme lui, et les Bariolés. Ainsi va-t-il créer machine à bulettes, bondinette et autre distributeur de sandwiches au foin. Et si cela lui permet de gagner des points auprès de Hasinette, la jolie soeur de son meilleur ami, ce n'est pas pour lui déplaire !
Ce court roman illustré aborde, sous couvert d'anecdotes quotidiennes, de nombreux thèmes importants : la surconsommation, le paraître, le vivre ensemble, la mal bouffe, etc.
Narré à la première personne par Gari, ce récit, sous forme de journal, évoque au fil des chapitres la vie familiale et amicale du jeune héros et les difficultés qu'il vit ou auxquels ses proches sont confrontés.
Le ton un brin naïf, un peu humoristique, et surtout très bienveillant contribue à faire de cette lecture une parenthèse de douceur et d'optimisme. Tout comme les illustrations, tout à fait délicieuses, qui dessinent un monde très anthropomorphe dans lequel les lièvres commandent leur fourrure fluo sur Amazon, vont en bus « oreille de lapin » à l'école ou font la course sur de bruyants scooters. Réalisée à la gouache et à l'ordinateur, en pleine page ou en double, chaque peinture plonge le lecteur dans un monde onirique, tendre et amusant.
Une petite pépite à découvrir absolument !
Le cerf-volant / Laetitia Colombani
Le cerf-volant [texte imprimé] / Laetitia Colombani, Auteur ; Clémence Pollet , Illustrateur . - Paris (61, rue des Saints-Pères, 75006) : Grasset jeunesse, 2023 . - 40 ; 22,5 x 28 cm. ISBN : 978-2-246-83362-8 : 14,90 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Jennifer HARMEL
Quand les destins de 3 femmes se rejoignent...
De nos jours, en Inde. Lalita, une fillette de la caste des Intouchables, a quitté le Nord du pays vers le Sud pour un avenir meilleur. Accueillie par des cousins, propriétaires d'un restaurant, elle leur est devenue si indispensable au quotidien que son rêve d'aller à l'école s'éloigne.
Sa rencontre avec Léna, une enseignante française en deuil, et Preeti, cheffe d'un groupe de femmes nommé la Red brigade, raviveront ce souhait...
Cet album est adapté du roman éponyme de Laetitia Colombani, autrice du roman à succès La tresse. Le texte est fidèle au roman et à portée des petites oreilles.
Les illustrations colorées et détaillées de Clémence Pollet nous plongent dans une Inde telle qu'on se l'imagine. L'enfant pourra comprendre l'essentiel de l'histoire au travers des dessins chatoyants de l'illustratrice.
Une adaptation haute en couleurs qui ravira petits et grands et incitera au voyage.
De nos jours, en Inde. Lalita, une fillette de la caste des Intouchables, a quitté le Nord du pays vers le Sud pour un avenir meilleur. Accueillie par des cousins, propriétaires d'un restaurant, elle leur est devenue si indispensable au quotidien que son rêve d'aller à l'école s'éloigne.
Sa rencontre avec Léna, une enseignante française en deuil, et Preeti, cheffe d'un groupe de femmes nommé la Red brigade, raviveront ce souhait...
Cet album est adapté du roman éponyme de Laetitia Colombani, autrice du roman à succès La tresse. Le texte est fidèle au roman et à portée des petites oreilles.
Les illustrations colorées et détaillées de Clémence Pollet nous plongent dans une Inde telle qu'on se l'imagine. L'enfant pourra comprendre l'essentiel de l'histoire au travers des dessins chatoyants de l'illustratrice.
Une adaptation haute en couleurs qui ravira petits et grands et incitera au voyage.
Une chose formidable / Rebecca Dautremer
Une chose formidable [texte imprimé] / Rebecca Dautremer, Auteur ; Rebecca Dautremer, Illustrateur ; Rebecca Dautremer, Chanteur, exécutant vocal . - Paris (35, rue d'Hauteville, 75010) : Sarbacane, 2023 . - 56 ; 28,5 x 28,5 cm + 1 CD / 1 QR code. ISBN : 979-10-408-0356-0 : 27,90 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Coup de coeur
Emmanuelle DIDIERJEAN
Mais quelle est donc cette chose formidable qui anime Jacominus lors d'un après-midi ?
Ce nouvel ouvrage de Rébecca Dautremer signe le retour du petit lapin que l'on retrouve ici à un âge avancé.
Jacominus, affairé depuis un certain temps dans son jardin, profite d'un moment pour se reposer au coin d'un arbre. Il se rappelle soudain un événement qu'il se promet de raconter à son ami, le taureau Policarpe, mais s'endort. À son réveil, plus aucune trace de ce souvenir, ce qui frustre beaucoup les deux compères, essayant en vain de se rappeler de quoi il peut s'agir. Cela va donner lieu à des réminiscences marquantes dans leur amitié, jusqu'à retrouver ce fameux élément manquant...
Le livre s'accompagne d'un CD où l'autrice elle-même raconte l'histoire, jouant tour à tour chaque personnage, avec de nombreux bruits de fond faisant écho aux images et qui rendent la lecture encore plus vivante. Mais il est également tout à fait possible de profiter de chacun des deux supports séparément.
Comme à son habitude, l'écrivaine propose des illustrations d'une grande tendresse avec ses personnages anthropomorphes. Riches en détails et chaleureuses, avec une majorité de tons chauds, elles font voyager le lecteur dans la mémoire des deux protagonistes, où les choses peuvent apparaître distordues et étranges, comme un rappel à l'univers d'Alice au pays des merveilles.
Le récit est structuré par la succession de ces petits bouts de mémoires évoqués, accompagnés chacun par des dessins les mettant en lumière. C'est d'abord la vision légèrement déformée des événements dans l'esprit de Policarpe qui est donnée à voir, avant d'être rattrapée par la version plus réaliste de ceux-ci à la page suivante, accompagnée du texte révélant l'intrigue. Cela conduit à un phénomène d'attente du lecteur qui peut spéculer sur le motif de chaque nouvelle révélation.
L'humour est bien présent mais de manière subtile, comme la difficulté du taureau à prononcer le nom d'un insecte, le renommant ainsi constamment (Nebomius Syltesvris, Nebiusmo Syltrisvisse...) ou encore sa chaise qui s'affaisse lentement sous son poids au fil des pages.
On peut également voir de nombreuses références à d'autres oeuvres. D'une part, celles qui évoquent directement les précédents ouvrages des aventures de Jacominus (l'épisode de la bataille, la dépression... et surtout la chute dans l'escalier) ; d'autre part, celles qui renvoient à d'autres livres de littérature jeunesse, discrètement glissées ça et là (Les contes du Renard, La bête est morte !), s'adressant ainsi à un public plus âgé.
Fidèle à ce qui a fait la renommée de son lapin, Rébecca Dautremer propose à nouveau un album touchant et profond, avec une très belle ode à l'amitié, donnant ainsi irrémédiablement envie de se replonger dans ses précédentes publications !
Ce nouvel ouvrage de Rébecca Dautremer signe le retour du petit lapin que l'on retrouve ici à un âge avancé.
Jacominus, affairé depuis un certain temps dans son jardin, profite d'un moment pour se reposer au coin d'un arbre. Il se rappelle soudain un événement qu'il se promet de raconter à son ami, le taureau Policarpe, mais s'endort. À son réveil, plus aucune trace de ce souvenir, ce qui frustre beaucoup les deux compères, essayant en vain de se rappeler de quoi il peut s'agir. Cela va donner lieu à des réminiscences marquantes dans leur amitié, jusqu'à retrouver ce fameux élément manquant...
Le livre s'accompagne d'un CD où l'autrice elle-même raconte l'histoire, jouant tour à tour chaque personnage, avec de nombreux bruits de fond faisant écho aux images et qui rendent la lecture encore plus vivante. Mais il est également tout à fait possible de profiter de chacun des deux supports séparément.
Comme à son habitude, l'écrivaine propose des illustrations d'une grande tendresse avec ses personnages anthropomorphes. Riches en détails et chaleureuses, avec une majorité de tons chauds, elles font voyager le lecteur dans la mémoire des deux protagonistes, où les choses peuvent apparaître distordues et étranges, comme un rappel à l'univers d'Alice au pays des merveilles.
Le récit est structuré par la succession de ces petits bouts de mémoires évoqués, accompagnés chacun par des dessins les mettant en lumière. C'est d'abord la vision légèrement déformée des événements dans l'esprit de Policarpe qui est donnée à voir, avant d'être rattrapée par la version plus réaliste de ceux-ci à la page suivante, accompagnée du texte révélant l'intrigue. Cela conduit à un phénomène d'attente du lecteur qui peut spéculer sur le motif de chaque nouvelle révélation.
L'humour est bien présent mais de manière subtile, comme la difficulté du taureau à prononcer le nom d'un insecte, le renommant ainsi constamment (Nebomius Syltesvris, Nebiusmo Syltrisvisse...) ou encore sa chaise qui s'affaisse lentement sous son poids au fil des pages.
On peut également voir de nombreuses références à d'autres oeuvres. D'une part, celles qui évoquent directement les précédents ouvrages des aventures de Jacominus (l'épisode de la bataille, la dépression... et surtout la chute dans l'escalier) ; d'autre part, celles qui renvoient à d'autres livres de littérature jeunesse, discrètement glissées ça et là (Les contes du Renard, La bête est morte !), s'adressant ainsi à un public plus âgé.
Fidèle à ce qui a fait la renommée de son lapin, Rébecca Dautremer propose à nouveau un album touchant et profond, avec une très belle ode à l'amitié, donnant ainsi irrémédiablement envie de se replonger dans ses précédentes publications !
Coups de coeur et très bons livres du dernier comité de lecture
Le Baïkal / Emmanuelle Grundmann
Le Baïkal : Lac des extrêmes [texte imprimé] / Emmanuelle Grundmann, Auteur ; Catherine Cordasco, Illustrateur . - Nice (1, rue Spitalieri, 06000) : Ed. du Ricochet, 2023 . - 76 ; 18 x 23,2 cm. ISBN : 978-2-35263-399-0 : 17 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Anne THOUZEAU
Quatrième titre de la collection Vous êtes ici, cet opus s'intéresse au lac Baïkal, « le plus vieux, le plus profond et le plus volumineux lac du globe terrestre ».
Au coeur de la Sibérie, il concentre à lui seul 20 % des réserves mondiales d'eau douce liquide, s'étire sur 636 km de long et 80 km de large et est le bassin versant de 336 rivières. Sur ses bords, se sont établis, au fil des siècles, différents peuples : Evenks, Kourykanes, Bouriates, Cosaques, Tofalars et Russes. Niché dans un écrin montagneux, il abrite une flore unique au monde et est le refuge de plus de 300 espèces d'oiseaux aquatiques et de 52 espèces de poissons.
Dans un bel écrin cartonné, avec marque-page intégré, ce documentaire offre une présentation riche et complète de ce lieu hors-norme. Géographie, géologie, culture, faune, flore, économie et écologie font, à chaque fois, l'objet d'une double page largement illustrée avec un texte narratif et descriptif, très plaisant à lire.
Les illustrations (réalisées à l'aquarelle, au feutre et en papiers découpés) jouent sur les transparences, dans un camaïeu de bleus, de verts et de bruns. Elles présentent des scènes de la vie quotidienne des habitants du pourtour du lac, mais aussi des paysages grandioses ainsi que la faune et la flore du Baïkal.
En fin d'ouvrage, le lecteur trouvera un lexique complet ainsi qu'une précieuse table des matières.
Un très bon documentaire sur un sujet rare et passionnant.
Au coeur de la Sibérie, il concentre à lui seul 20 % des réserves mondiales d'eau douce liquide, s'étire sur 636 km de long et 80 km de large et est le bassin versant de 336 rivières. Sur ses bords, se sont établis, au fil des siècles, différents peuples : Evenks, Kourykanes, Bouriates, Cosaques, Tofalars et Russes. Niché dans un écrin montagneux, il abrite une flore unique au monde et est le refuge de plus de 300 espèces d'oiseaux aquatiques et de 52 espèces de poissons.
Dans un bel écrin cartonné, avec marque-page intégré, ce documentaire offre une présentation riche et complète de ce lieu hors-norme. Géographie, géologie, culture, faune, flore, économie et écologie font, à chaque fois, l'objet d'une double page largement illustrée avec un texte narratif et descriptif, très plaisant à lire.
Les illustrations (réalisées à l'aquarelle, au feutre et en papiers découpés) jouent sur les transparences, dans un camaïeu de bleus, de verts et de bruns. Elles présentent des scènes de la vie quotidienne des habitants du pourtour du lac, mais aussi des paysages grandioses ainsi que la faune et la flore du Baïkal.
En fin d'ouvrage, le lecteur trouvera un lexique complet ainsi qu'une précieuse table des matières.
Un très bon documentaire sur un sujet rare et passionnant.
Battlestar Botanica / H. Lenoir
Battlestar Botanica [texte imprimé] / H. Lenoir, Auteur . - Paris (35, rue d'Hauteville, 75010) : Sarbacane, 2023 . - 400 ; 13,5 x 21,5 cm. - (Exprim') . ISBN : 979-10-408-0352-2 : 18 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Anne THOUZEAU
Après la contre-attaque contre les smnörgasiens menée par Yacine Boedec dans la première moitié du XIXe siècle (cf. Félicratie de la même autrice), les humains sont parvenus à reprendre le contrôle de la Terre et ont profité des vaisseaux de leurs ennemis pour découvrir l'immensité spatiale.
Deux cents ans plus tard, une partie des Humains, dits yumans, se sont alliés à deux espèces extra-terrestres intelligentes et érudites : les lutiens (une société matriarcale d'oiseaux pacifiques) et les olumanlus (des « poulpes translucides télépathes » vivant en reclus), formant ainsi la Trialliance. Se sont également associés à cette coalition quelques ektatesks (autrefois appelés smnörgasiens) renégats.
Si la cohabitation est pacifique dans la majorité des cas, les différentes espèces se mélangent rare-ment. Ce n'est pourtant pas le cas à bord du Loquace, vaisseau ekta dirigé par la capitaine Nahéma Barret. Son équipage est en effet composé de 4 autres yumans (sa fille Kani, 17 ans, pilote du vais-seau ; le botaniste Lucas Dahl, 44 ans ; le soldat Tycho Cooper, 49 ans, et Gwylhom Genest, assistant mécanicien sourd, âgé de 19 ans), de deux lutiens (la guide Ccelwuutlii et l'assistant botanique Liitip), d'un ekta (Zkrreck) et d'un chat (Dagobert).
Leurs missions ne sont pas toujours des plus légales, c'est pourquoi la Trialliance fait appel à eux pour retrouver l'endroit où se trouve la plante qui permet de créer l'antidote aux poils de chat nécessaire à leurs alliés ektatesks. Bien évidemment, rien ne se déroulera comme prévu et cette simple quête va devenir une véritable épopée intergalactique. Et l'arrivée à leur bord d'une adolescente écorchée vive, Rikke, ne va rien simplifier...
Découpé en 9 épisodes, le récit adopte tour à tour les points de vue des plus jeunes membres du vaisseau (Kani, Liitip, Rikke, Gwy et le chat Dagobert), tout en conservant une narration à la troisième personne. Le mélange des espèces crée des quiproquos et des incompréhensions intéressantes et souvent amusantes, propices à une forme d'autocritique humaine. Cette cohabitation est évidemment l'occasion d'interroger les différences, les a priori et la notion d'amitié.
Et si l'histoire est pleine de rebondissements et des plus haletantes (parsemée de bagarres, trahi-sons et bêtises en tout genre), le choix d'une narration à hauteur de jeunes adultes ou d'adolescents permet également d'aborder les questions d'identité, de relations parents-enfants, de place dans la société et d'avenir.
Comme à son habitude, l'autrice truffe son récit d'un humour incisif, référencé, ou, au contraire, très premier degré. On apprécie tout particulièrement les 7 registres de langages des ektatesks dont le niveau -3 (le plus insultant qui soit) peut, en étant prononcé de manière inattendue, suffire à les tuer.
Elle tisse un univers très créatif, construit, cohérent, et dont l'histoire et la géographie sont suffisamment explicitées pour en donner une vision claire et compréhensible aux lecteurs.
Évidemment, on ne peut parler de cet ouvrage sans évoquer les nombreuses références aux jeux de rôle (avec, notamment les fiches personnages en début de roman), aux séries télévisées comme Battlestar Galactica, et aux classiques space opera comme Star Wars. L'autrice fait égale-ment de nombreuses références à son précédent ouvrage Félicratie.
A conseiller vivement aux amateurs d'univers excentriques et décalés.
Deux cents ans plus tard, une partie des Humains, dits yumans, se sont alliés à deux espèces extra-terrestres intelligentes et érudites : les lutiens (une société matriarcale d'oiseaux pacifiques) et les olumanlus (des « poulpes translucides télépathes » vivant en reclus), formant ainsi la Trialliance. Se sont également associés à cette coalition quelques ektatesks (autrefois appelés smnörgasiens) renégats.
Si la cohabitation est pacifique dans la majorité des cas, les différentes espèces se mélangent rare-ment. Ce n'est pourtant pas le cas à bord du Loquace, vaisseau ekta dirigé par la capitaine Nahéma Barret. Son équipage est en effet composé de 4 autres yumans (sa fille Kani, 17 ans, pilote du vais-seau ; le botaniste Lucas Dahl, 44 ans ; le soldat Tycho Cooper, 49 ans, et Gwylhom Genest, assistant mécanicien sourd, âgé de 19 ans), de deux lutiens (la guide Ccelwuutlii et l'assistant botanique Liitip), d'un ekta (Zkrreck) et d'un chat (Dagobert).
Leurs missions ne sont pas toujours des plus légales, c'est pourquoi la Trialliance fait appel à eux pour retrouver l'endroit où se trouve la plante qui permet de créer l'antidote aux poils de chat nécessaire à leurs alliés ektatesks. Bien évidemment, rien ne se déroulera comme prévu et cette simple quête va devenir une véritable épopée intergalactique. Et l'arrivée à leur bord d'une adolescente écorchée vive, Rikke, ne va rien simplifier...
Découpé en 9 épisodes, le récit adopte tour à tour les points de vue des plus jeunes membres du vaisseau (Kani, Liitip, Rikke, Gwy et le chat Dagobert), tout en conservant une narration à la troisième personne. Le mélange des espèces crée des quiproquos et des incompréhensions intéressantes et souvent amusantes, propices à une forme d'autocritique humaine. Cette cohabitation est évidemment l'occasion d'interroger les différences, les a priori et la notion d'amitié.
Et si l'histoire est pleine de rebondissements et des plus haletantes (parsemée de bagarres, trahi-sons et bêtises en tout genre), le choix d'une narration à hauteur de jeunes adultes ou d'adolescents permet également d'aborder les questions d'identité, de relations parents-enfants, de place dans la société et d'avenir.
Comme à son habitude, l'autrice truffe son récit d'un humour incisif, référencé, ou, au contraire, très premier degré. On apprécie tout particulièrement les 7 registres de langages des ektatesks dont le niveau -3 (le plus insultant qui soit) peut, en étant prononcé de manière inattendue, suffire à les tuer.
Elle tisse un univers très créatif, construit, cohérent, et dont l'histoire et la géographie sont suffisamment explicitées pour en donner une vision claire et compréhensible aux lecteurs.
Évidemment, on ne peut parler de cet ouvrage sans évoquer les nombreuses références aux jeux de rôle (avec, notamment les fiches personnages en début de roman), aux séries télévisées comme Battlestar Galactica, et aux classiques space opera comme Star Wars. L'autrice fait égale-ment de nombreuses références à son précédent ouvrage Félicratie.
A conseiller vivement aux amateurs d'univers excentriques et décalés.
C'est beau de mentir / Catherine Grive
C'est beau de mentir [texte imprimé] / Catherine Grive, Auteur . - Paris (35, rue d'Hauteville, 75010) : Sarbacane, 2023 . - 192 ; 13,5 x 21,5 cm. - (Exprim') . ISBN : 979-10-408-0220-4 : 15 €
|
Avis des lecteurs : 1 analyse(s), ajoutez la vôtre !
Visible par tous
Très bon livre
Marie-Paule DESSAIVRE
Auprès de ses camarades du lycée, Lucile se fait passer pour une fille du même milieu aisé qu'eux : elle raconte que sa mère est morte, que son père voyage beaucoup à cause de son métier, et qu'elle vit dans un grand appartement d'un superbe immeuble haussmannien en compagnie de la bonne. La réalité est moins reluisante, puisqu'elle vit en réalité sous les toits, dans un appartement constitué de deux chambres de bonne, avec les sanitaires sur le palier, et sa mère est vivante mais en grave dépression depuis le divorce. Quant à son père, il parcourt les mers du monde à bord d'un voilier qu'il s'est construit lui-même après la séparation. Avant, ils vivaient tous les trois dans une grande maison à la campagne et étaient heureux, du moins le croyait-elle.
Pour fêter ses 15 ans, elle a sorti le grand jeu : elle a organisé la fête dans un riche appartement d'un couple souvent absent, en dessous de chez elle, après s'en être procuré la clé subrepticement. Lors des préparatifs, elle prend l'ascenseur pour descendre à la cave, mais c'est la panne ! Elle se retrouve coincée dans la cabine et est contrainte de discuter avec le réparateur qui, lui, n'est pas dupe de tous ses mensonges. La situation lui laisse le temps de revisiter sa vie, de faire revivre ses souvenirs et de réfléchir. Évidemment, l'ascenseur ne s'ouvre qu'au tout dernier moment !
C'est la bonne idée de la romancière, de placer sa narratrice dans ce huis clos et cette attente, permettant ainsi de développer son monologue intérieur. Sans justifier le mensonge - qui est proche de la mythomanie en l'occurrence -, le récit montre que c'est la détresse de Lucile qui la pousse à s'inventer une autre vie, puisque ses parents semblent incapables de jouer pleinement leur rôle depuis leur séparation. Par ailleurs, le thème de la confrontation entre des milieux sociaux très différents est intéressant à découvrir aussi.
Pour fêter ses 15 ans, elle a sorti le grand jeu : elle a organisé la fête dans un riche appartement d'un couple souvent absent, en dessous de chez elle, après s'en être procuré la clé subrepticement. Lors des préparatifs, elle prend l'ascenseur pour descendre à la cave, mais c'est la panne ! Elle se retrouve coincée dans la cabine et est contrainte de discuter avec le réparateur qui, lui, n'est pas dupe de tous ses mensonges. La situation lui laisse le temps de revisiter sa vie, de faire revivre ses souvenirs et de réfléchir. Évidemment, l'ascenseur ne s'ouvre qu'au tout dernier moment !
C'est la bonne idée de la romancière, de placer sa narratrice dans ce huis clos et cette attente, permettant ainsi de développer son monologue intérieur. Sans justifier le mensonge - qui est proche de la mythomanie en l'occurrence -, le récit montre que c'est la détresse de Lucile qui la pousse à s'inventer une autre vie, puisque ses parents semblent incapables de jouer pleinement leur rôle depuis leur séparation. Par ailleurs, le thème de la confrontation entre des milieux sociaux très différents est intéressant à découvrir aussi.