Tant que nous sommes vivants / Anne-Laure Bondoux
Tant que nous sommes vivants [texte imprimé] / Anne-Laure Bondoux, Auteur . - Paris cedex 07 (5, rue Sébastien-Bottin, 75328) : Gallimard, 2014 . - 304 ; 15,5 x 22,5 cm. ISBN : 978-2-07-065379-9 : 15 €
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Coup de coeur
Marie-Paule DESSAIVRE
Anne-Laure Bondoux change d'éditeur, elle ne change pas de style pour nous offrir un excellent livre.
Dans une ville désenchantée, où il ne reste que l'usine d'armement, un jour, contre toute attente, un renouveau survient : Hama et Bo ont le coup de foudre. Elle travaille la nuit, lui est forgeron le jour ; ils se croisent à chaque changement d'équipe et s'aiment le dimanche. Dès lors, la ville semble revivre, et même le vieux cabaret « le Castor blagueur » ouvre à nouveau ses portes, avec des spectacles de magie.
Malheureusement, un matin, l'usine explose, faisant de nombreux morts. Hama survit, mais ses mains ont été broyées. Les habitants trouvent en Bo un bouc émissaire tout désigné car nul ne sait d'où il venait avant que tout ne change. Hama est vue comme une traîtresse pour s'être liée avec lui et quelqu'un lui dit que l'enfant qu'elle porte est maudit. Le couple s'enfuit, traverse une steppe hostile avant de rencontrer une fratrie troglodyte surprenante mais accueillante. C'est là que naît leur enfant, une fille qu'ils nomment Tsell. Puis, comme « il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue », ils repartent, aboutissent sur une presqu'île heureuse isolée du reste du monde, jusqu'à ce qu'arrive un cargo de militaires?
Après la disparition de ses parents, Tsell, adolescente qui a rencontré l'amour en la personne d'un jeune soldat, fait le parcours inverse de celui de ses parents. Il lui faut savoir qui elle est, de quelle histoire elle est porteuse.
Toutes ces aventures, tous ces voyages, sont ponctués de phénomènes magiques - d'inspiration chamanique, souvent - qui font que ce roman s'assimile à un conte. Si les titres des chapitres sont tous construits sur des contraires : « le bruit et le silence », « le vide et le plein », « l'ombre et la lumière » , « l'ordre et le désordre », pour ne citer que ceux de la première partie, c'est que tout est fondé sur « les symboles universels du feu et des ombres, du plomb et de l'or, du Yin et du Yang », comme l'annonce l'auteure. « L'un révèle l'autre » revient comme un leitmotiv dans la bouche de l'étrange Melkior, et c'est bien aussi ce que montre la couverture en noir et blanc.
Avec son écriture d'une musicalité envoûtante, Anne-Laure Bondoux nous offre une histoire à la fois intemporelle et moderne, ancrée dans nos questionnements contemporains, en même temps qu'un roman d'amour et un roman d'initiation. Quant au choix de Tsell comme narratrice, c'est aussi une superbe idée et une réussite.
A ne pas rater, pour les plus grands et pour les adultes.
Dans une ville désenchantée, où il ne reste que l'usine d'armement, un jour, contre toute attente, un renouveau survient : Hama et Bo ont le coup de foudre. Elle travaille la nuit, lui est forgeron le jour ; ils se croisent à chaque changement d'équipe et s'aiment le dimanche. Dès lors, la ville semble revivre, et même le vieux cabaret « le Castor blagueur » ouvre à nouveau ses portes, avec des spectacles de magie.
Malheureusement, un matin, l'usine explose, faisant de nombreux morts. Hama survit, mais ses mains ont été broyées. Les habitants trouvent en Bo un bouc émissaire tout désigné car nul ne sait d'où il venait avant que tout ne change. Hama est vue comme une traîtresse pour s'être liée avec lui et quelqu'un lui dit que l'enfant qu'elle porte est maudit. Le couple s'enfuit, traverse une steppe hostile avant de rencontrer une fratrie troglodyte surprenante mais accueillante. C'est là que naît leur enfant, une fille qu'ils nomment Tsell. Puis, comme « il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue », ils repartent, aboutissent sur une presqu'île heureuse isolée du reste du monde, jusqu'à ce qu'arrive un cargo de militaires?
Après la disparition de ses parents, Tsell, adolescente qui a rencontré l'amour en la personne d'un jeune soldat, fait le parcours inverse de celui de ses parents. Il lui faut savoir qui elle est, de quelle histoire elle est porteuse.
Toutes ces aventures, tous ces voyages, sont ponctués de phénomènes magiques - d'inspiration chamanique, souvent - qui font que ce roman s'assimile à un conte. Si les titres des chapitres sont tous construits sur des contraires : « le bruit et le silence », « le vide et le plein », « l'ombre et la lumière » , « l'ordre et le désordre », pour ne citer que ceux de la première partie, c'est que tout est fondé sur « les symboles universels du feu et des ombres, du plomb et de l'or, du Yin et du Yang », comme l'annonce l'auteure. « L'un révèle l'autre » revient comme un leitmotiv dans la bouche de l'étrange Melkior, et c'est bien aussi ce que montre la couverture en noir et blanc.
Avec son écriture d'une musicalité envoûtante, Anne-Laure Bondoux nous offre une histoire à la fois intemporelle et moderne, ancrée dans nos questionnements contemporains, en même temps qu'un roman d'amour et un roman d'initiation. Quant au choix de Tsell comme narratrice, c'est aussi une superbe idée et une réussite.
A ne pas rater, pour les plus grands et pour les adultes.