Le journal de Blumka / Iwona Chmielewska
Le journal de Blumka est inspiré d'un vrai journal écrit par une petite fille d'un orphelinat de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage présente les enfants de cet orphelinat et leur quotidien dans un style simple et naïf. Il évoque également les nouveaux principes d'éducation du docteur Korczak, fondateur de l'orphelinat et précurseur en matière de droits de l'enfant. On apprend en préface que tout l'orphelinat a été déporté par les nazis dans le camp d'extermination de Treblinka. Il s'agit d'un livre très touchant, mais sans pour autant être traumatisant car le destin des enfants de l'orphelinat n'est jamais traité de manière directe dans le récit. Le texte est accompagné d'illustrations à dominantes sépia qui évoquent la nostalgie des photos d'autrefois.
Complément du Korczak de Meirieu et Pef (même édition), cet album présente la vie de l'orphelinat de Varsovie, créé par Korczak, de l'intérieur, à travers le journal fictif d'une des petites pensionnaires.
La première partie de l'ouvrage est une présentation de 12 orphelins, chacun avec ses faiblesses et ses atouts, mais dont on devine le douloureux passé.
La seconde partie évoque "Notre Docteur" et ses préceptes d'une étonnante ouverture d'esprit et ses fameux "droits de l'enfant".
Les illustrations, dues à l'auteur, sont complémentaires du texte : sur des fonds pastel, elles sont en partie sur des fragments de cahier d'écolier dont certains éléments de l'image utilisent aussi les pages et, en partie, sur le reste de la (double) page. Dans des tons passés, elles mettent en scène les enfants et Korczak de façon beaucoup plus symboliste, voire surréaliste, que réaliste, mêlant collages, dessins, figures de mode, vignettes, tampons...
Très tendres, très douces, elles se chargent d'émotion, en particulier en raison de la préface d'Alain Serres qui rappelle le sort réservé aux orphelins et à leurs éducateurs. Certains détails, également, dans les images, rappellent l'origine juive des enfants et leur fin, comme le motif récurrent de l'étoile de David (par exemple, les formes de la vitre brisée ou de la superposition de deux enveloppes, de la cire d'abeille, ou le dessin formé par des graines pour oiseaux ou bien la présence d'un chandelier à sept branches. L'avant-dernière planche présente un porte-plume/main qui désigne une portion de wagon de marchandises...).
Magnifique, émouvant, sans aucun pathos, un album très fort et très délicat (cf. ces fragiles myosotis, "forget-me-not", qui parsèment quelques pages).
Pour tous, bien entendu.
Le journal de Blumka = Blumkas Tagebuch [texte imprimé] / Iwona Chmielewska, Auteur ; Iwona Chmielewska, Illustrateur ; Lydia Waleryszak, Traducteur . - Voisins-le-Bretonneux (5 rue de Port-Royal, 78960) : Rue du monde, 2012 . - 72 ; 22 x 29 cm. - (Pas comme les autres) . ISBN : 978-2-35504-225-6 : 17.50 EUR Langues originales : Polonais (pol)
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Coup de coeur
Marianne DUBURQUOIS
Le journal de Blumka est inspiré d'un vrai journal écrit par une petite fille d'un orphelinat de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage présente les enfants de cet orphelinat et leur quotidien dans un style simple et naïf. Il évoque également les nouveaux principes d'éducation du docteur Korczak, fondateur de l'orphelinat et précurseur en matière de droits de l'enfant. On apprend en préface que tout l'orphelinat a été déporté par les nazis dans le camp d'extermination de Treblinka. Il s'agit d'un livre très touchant, mais sans pour autant être traumatisant car le destin des enfants de l'orphelinat n'est jamais traité de manière directe dans le récit. Le texte est accompagné d'illustrations à dominantes sépia qui évoquent la nostalgie des photos d'autrefois.
Coup de coeur
Claude DUPONT
Complément du Korczak de Meirieu et Pef (même édition), cet album présente la vie de l'orphelinat de Varsovie, créé par Korczak, de l'intérieur, à travers le journal fictif d'une des petites pensionnaires.
La première partie de l'ouvrage est une présentation de 12 orphelins, chacun avec ses faiblesses et ses atouts, mais dont on devine le douloureux passé.
La seconde partie évoque "Notre Docteur" et ses préceptes d'une étonnante ouverture d'esprit et ses fameux "droits de l'enfant".
Les illustrations, dues à l'auteur, sont complémentaires du texte : sur des fonds pastel, elles sont en partie sur des fragments de cahier d'écolier dont certains éléments de l'image utilisent aussi les pages et, en partie, sur le reste de la (double) page. Dans des tons passés, elles mettent en scène les enfants et Korczak de façon beaucoup plus symboliste, voire surréaliste, que réaliste, mêlant collages, dessins, figures de mode, vignettes, tampons...
Très tendres, très douces, elles se chargent d'émotion, en particulier en raison de la préface d'Alain Serres qui rappelle le sort réservé aux orphelins et à leurs éducateurs. Certains détails, également, dans les images, rappellent l'origine juive des enfants et leur fin, comme le motif récurrent de l'étoile de David (par exemple, les formes de la vitre brisée ou de la superposition de deux enveloppes, de la cire d'abeille, ou le dessin formé par des graines pour oiseaux ou bien la présence d'un chandelier à sept branches. L'avant-dernière planche présente un porte-plume/main qui désigne une portion de wagon de marchandises...).
Magnifique, émouvant, sans aucun pathos, un album très fort et très délicat (cf. ces fragiles myosotis, "forget-me-not", qui parsèment quelques pages).
Pour tous, bien entendu.