Le marin d'eau douce / Joël Jouanneau
Le marin d'eau douce : une épopée salée [texte imprimé] / Joël Jouanneau, Auteur ; Valérie Gutton, Illustrateur . - Paris (18 rue Séguier, 75006) : Actes Sud Papiers, 2007 . - 88 ; 20,5x15. - (Heyoka Jeunesse) . ISBN : 978-2-7427-6654-3 : 9,5 Euros
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Bon livre
Delphine BOISSELIER
Et L'Enfant demande : "(...) c'est quand je suis grand ?"
À Pré-en-Pail, dans son château-chaumière, L'Enfant-roi s'ennuie. Bien qu'il soit diverti par Âne, Furax et Vorace, ses protecteurs obéissants, le temps lui semble long et monotone. Il a envie de vivre des aventures comme dans les livres. Un jour, il s'improvise corsaire. Il ouvre la vieille horloge, s'empare du balancier, en fait un bon canoë et part en mer pour une odyssée salée... Mais, sans s'en apercevoir, L'Enfant embarque dans son navire sa soeur Minnie, qui était enfermée au fin fond du carillon alors qu'il la croyait morte depuis longtemps. Malheureusement, au cours de leurs retrouvailles, l'embarcation chavire. L'Enfant est fait prisonnier par les frères-pirates, Hic et Blup, et Minnie échoue sur une banquise. Toutefois, grâce à l'aide de l’Ardoizoo, l'Indien captif, L'Enfant réussit à s'évader. Il retrouve sa soeur devenue Inouîte, fait le tour du monde puis rentre chez lui à jamais changé... Il est devenu grand...
Joël Jouanneau aborde le thème de "l'enfant qui voulait grandir" d'une manière fantaisiste, drôle, poétique et émouvante. Il accompagne l'enfant tout au long de son parcours initiatique en le projetant dans son univers quelque peu surréaliste où il mêle le rêve à sa liberté d'écriture. Les illustrations singulières de Valérie Gutton renforcent cette impression de fantastique. Les personnages de Joël Jouanneau parlent souvent de travers. Certains bégaient, comme Hic : "C'est qui mon kiki c'est qui oui tutu tu le sais toi ? (…)" ; d’autres conjuguent mal leurs verbes, comme l’Ardoizoo : "Pas problème ça pleurer, tu pouvoir continuer les larmes toi, tu avoir comme moi plus de larmes en toi que l'eau dans la mer (...)" ; d'autres encore sont poème, comme Minnie. La langue est bien le terrain d'aventure de Joël Jouanneau, ce qu'il confirme dans sa biographie à la fin du livre : "(…) là, j’écrire cette histoire d’eau salée dans un assez bon mauvais français pour que tu la lire et tu me corriger."
Ce texte, surprenant par sa construction syntaxique, s'adresse avant tout à l'enfant qui se construit et se questionne. Il doit donc être lu au deuxième degré.
À Pré-en-Pail, dans son château-chaumière, L'Enfant-roi s'ennuie. Bien qu'il soit diverti par Âne, Furax et Vorace, ses protecteurs obéissants, le temps lui semble long et monotone. Il a envie de vivre des aventures comme dans les livres. Un jour, il s'improvise corsaire. Il ouvre la vieille horloge, s'empare du balancier, en fait un bon canoë et part en mer pour une odyssée salée... Mais, sans s'en apercevoir, L'Enfant embarque dans son navire sa soeur Minnie, qui était enfermée au fin fond du carillon alors qu'il la croyait morte depuis longtemps. Malheureusement, au cours de leurs retrouvailles, l'embarcation chavire. L'Enfant est fait prisonnier par les frères-pirates, Hic et Blup, et Minnie échoue sur une banquise. Toutefois, grâce à l'aide de l’Ardoizoo, l'Indien captif, L'Enfant réussit à s'évader. Il retrouve sa soeur devenue Inouîte, fait le tour du monde puis rentre chez lui à jamais changé... Il est devenu grand...
Joël Jouanneau aborde le thème de "l'enfant qui voulait grandir" d'une manière fantaisiste, drôle, poétique et émouvante. Il accompagne l'enfant tout au long de son parcours initiatique en le projetant dans son univers quelque peu surréaliste où il mêle le rêve à sa liberté d'écriture. Les illustrations singulières de Valérie Gutton renforcent cette impression de fantastique. Les personnages de Joël Jouanneau parlent souvent de travers. Certains bégaient, comme Hic : "C'est qui mon kiki c'est qui oui tutu tu le sais toi ? (…)" ; d’autres conjuguent mal leurs verbes, comme l’Ardoizoo : "Pas problème ça pleurer, tu pouvoir continuer les larmes toi, tu avoir comme moi plus de larmes en toi que l'eau dans la mer (...)" ; d'autres encore sont poème, comme Minnie. La langue est bien le terrain d'aventure de Joël Jouanneau, ce qu'il confirme dans sa biographie à la fin du livre : "(…) là, j’écrire cette histoire d’eau salée dans un assez bon mauvais français pour que tu la lire et tu me corriger."
Ce texte, surprenant par sa construction syntaxique, s'adresse avant tout à l'enfant qui se construit et se questionne. Il doit donc être lu au deuxième degré.