Un ange gardien avec des lunettes noires / Silvana Gandolfi
Un ange gardien avec des lunettes noires [texte imprimé] / Silvana Gandolfi, Auteur ; Diane Ménard, Traducteur . - Paris (11, rue de Sèvres, 75006) : Ecole des loisirs, 2007 . - 305 ; 19x12,5. - (Médium) . ISBN : 978-2-211-08425-3 : 11 Euros
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Très bon livre
Eleonora Chandamour ne sort plus guère de chez elle, à Rome, car elle marche difficilement. (Le nom de Chandamour -Cantavenere en V.O- nous remet en mémoire la propension de Gianni Rodari à inventer des patronymes signifiants : influence, parenté entre auteurs italiens ?). Pourtant, lors de l'une de ses rares sorties, la vieille dame voit une statue d'ange qui la séduit, dans la boutique d'un antiquaire. De ce petit événement initial, l'auteur fait jaillir une cascade narrative surprenante. Eleonora souhaitait ardemment rencontrer un ange, un vrai, pour qu'il l'aide à écrire son dernier roman. Comme elle sculpte aussi très bien, elle reproduit la statue qui lui a plu, et une nuit, miracle ! la statue bouge, parle : c'est l'ange Ariel, elle en est persuadée. Elle croit dès lors tout ce que lui raconte cet ange bizarre, sans ailes... qui va jusqu'à l'inciter à partir au Brésil pour soutenir son inspiration. Il l'entraîne dans un grand périple à travers le pays, la faisant participer à une cérémonie de candomblé (religion d'origine africaine, apparentée au vaudou), avant de l'emmener à la petite cabane de sa famille. L'ange, qui s'appelle en réalité Paulo, lui raconte alors son histoire : c'est la deuxième partie du livre.
Piégé dans un trafic d'enfants, Paulo a été emmené en Italie après la mort de son père pour être "vendu" à un couple en mal d'enfant qui, finalement, n'a plus voulu de lui. Il est devenu voleur, sous la coupe d'affreux brigands. C'est ainsi qu'il a dû venir chez elle pour lui dérober sa précieuse bague.
Emu par la "folie" et la faiblesse de la vieille dame, il est resté avec elle : ils se protègent mutuellement. On retrouve donc les mêmes péripéties que précédemment, mais vues sous un angle réaliste. La dernière phrase, énigmatique, nous ouvre à nouveau les portes du fantastique.
Avec Silvana Gandolfi, pour reprendre un commentaire italien, impossible de tracer une limite entre fantaisie, réalité, magie. La "lubie" d'Eleonora paraît à peine crédible, associée à tant d'autres capacités intactes, mais elle offre la possibilité d'un quiproquo assez réjouissant. Si peu cartésien, ce roman peut dérouter ! On a un peu de mal à croire aux anges, peut-être, dans notre pays ? Cependant, il peut aussi permettre une approche intéressante de la vie au Brésil.
Marie-Paule DESSAIVRE
Fiche propriété de la Ville de Nantes.
Piégé dans un trafic d'enfants, Paulo a été emmené en Italie après la mort de son père pour être "vendu" à un couple en mal d'enfant qui, finalement, n'a plus voulu de lui. Il est devenu voleur, sous la coupe d'affreux brigands. C'est ainsi qu'il a dû venir chez elle pour lui dérober sa précieuse bague.
Emu par la "folie" et la faiblesse de la vieille dame, il est resté avec elle : ils se protègent mutuellement. On retrouve donc les mêmes péripéties que précédemment, mais vues sous un angle réaliste. La dernière phrase, énigmatique, nous ouvre à nouveau les portes du fantastique.
Avec Silvana Gandolfi, pour reprendre un commentaire italien, impossible de tracer une limite entre fantaisie, réalité, magie. La "lubie" d'Eleonora paraît à peine crédible, associée à tant d'autres capacités intactes, mais elle offre la possibilité d'un quiproquo assez réjouissant. Si peu cartésien, ce roman peut dérouter ! On a un peu de mal à croire aux anges, peut-être, dans notre pays ? Cependant, il peut aussi permettre une approche intéressante de la vie au Brésil.
Marie-Paule DESSAIVRE
Fiche propriété de la Ville de Nantes.